Intervenant hier au Forum de notre confrère Liberté, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, a eu comme à son habitude lorsqu'il rencontre des journalistes, à parler beaucoup de football. C'est tout à fait naturel quand on connaît la place qu'occupe ce sport dans la société algérienne. Le ministre l'a fait savoir comme à regret, notamment quand il a évoqué le secteur de la jeunesse que gère son département et qui ne rencontre pas énormément d'échos auprès des médias nationaux. «C'est pourtant un secteur des plus importants d'autant que lorsqu'on parle sport, on s'adresse essentiellement à des jeunes», a-t-il fait remarquer avant de citer un certain nombre d'actions que son département entreprend au profit de cette frange de la population, en indiquant d'une manière particulière que l'Etat tend de plus en plus à ne pas financer des associations mais des projets. Il a été harcelé de questions sur le football alors que son vœu, et il l'a dit, est que le débat s'ouvre sur un maximum de disciplines sportives. Le prochain sujet d'actualité étant le fameux match retour Algérie - Burkina Faso, il a fait savoir qu'un comité de préparation sous la direction du wali de Blida s'occupe de l'organisation de cette rencontre qui pourrait «accueillir 300 000 spectateurs s'il y avait un stade d'une telle contenance, tellement la demande est importante», a-t-il martelé, avant de préciser qu'«au niveau du stade Tchaker, tout est fin prêt avec une pelouse retapée, un nouveau tableau électronique et deux groupes électrogènes pour parer à toute mauvaise surprise». «Il a ensuite abordé le thème de la nouvelle loi sur le sport promulguée en juillet dans laquelle seront élaborés 75 textes d'application dont 9 sont déjà prêts, parmi lesquels le nouveau statut des fédérations sportives, celui des athlètes de haut niveau et celui relatif à la violence dans les stades. A propos de cette dernière, il rendra hommage aux services de sécurité qui ont fait que le phénomène ait connu une nette régression ces derniers mois. Il a, pour cela, cité des chiffres comparatifs d'une saison à l'autre. Sur le plan des résultats sur le terrain des compétitions, il a estimé que l'année 2013 a été moyenne avec des hauts et des bas. Sur celui des réalisations, il a cité un certain nombre d'opérations en cours à travers le pays notamment la construction de 6 stades, ceux de Baraki et de Douéra dans l'agglomération algéroise, d'Oran, de Tizi Ouzou, de Sétif et de Constantine. Il n'a cependant pas manqué de faire part de son regret de voir tous ces chantiers accuser du retard. Pour ce qui est du coût total des investissements consacrés à la réalisation d'infrastructures sportives sur la période 2000-2013, le ministre a avancé le chiffre de 396 milliards de dinars. Sur la question des droits tv pour la retransmission des matches de l'équipe nationale de football, il a responsabilisé la FAF, appelée à trouver des solutions en intervenant auprès des instances sportives internationales. Le professionnalisme dans le football a été bien sûr abordé et là le ministre a été catégorique : «Chaque club professionnel est tenu de se conformer à la loi et au règlement.» «Trouvez-vous normal, a-t-il dit, que des joueurs professionnels ne soient pas à ce jour déclarés à la sécurité sociale et ne paient pas d'impôts ? Trouvez-vous normal que la masse salariale de chaque club professionnel constitue 70% de son budget ? On ne peut prétendre jouer dans la cour des professionnels avec un esprit d'amateur. J'ajoute qu'il est plus que vital d'aboutir à un plafonnement de la masse salariale. Les clubs ne peuvent pas continuer à être gérés comme ils le sont actuellement.» M. Tahmi a, en outre, fait savoir que l'Etat tiendra sa promesse de construire un centre de formation pour chacun des clubs professionnels. «Cependant, a-t-il précisé, ces centres seront la propriété de l'Etat qui les mettra sous la coupe de chacun de ces clubs. Au moindre problème d'ordre juridique, par exemple, l'Etat reprendra son bien.» Il a, par ailleurs, indiqué que son département a décidé de bloquer la somme de 300 milliards de centimes destinée au football. «Elle ne sera libérée au profit de ces clubs que lorsqu'on sera sûr que la politique de formation est une réalité à leur niveau.» Le ministre s'est également penché sur le cas du litige opposant le CSA-MCA à Sonatrach, indiquant que le premier nommé est de fait membre du conseil d'administration de la SSPA au sein duquel il représente le sigle et les couleurs du club. Il a tenu à féliciter les dirigeants du Paradou AC pour tout ce qu'ils entreprennent en faveur de la formation. «J'ai dit que l'Etat aidera celui qui travaille et le PAC qui le fait bien sera aidé», a-t-il assuré. Il est enfin intervenu sur le cas de la Fédération algérienne de handball pour dire qu'une plainte en justice contre les ex-dirigeants de cette instance a bien été déposée par les services du MJS.