Le professeur Smaïl Mesbah, directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, a écarté la prolifération du paludisme en Algérie. Les cas de la maladie enregistrés récemment dans certaines wilayas comme Alger, Oran et Ghardaïa ne représentent pas une épidémie, mais plutôt un micro foyer sporadique à caractère local apparu à partir de cas importés, a rassuré le professeur sur les ondes de la chaîne III de la radio algérienne. Les treize cas notifiés de paludisme, dont trois décès, ont été enregistrés entre octobre et novembre. Il expliquera que la majorité sont des cas importés. L'Algérie, qui a réussi à éradiquer cette maladie, enregistre annuellement entre 300 à 400 cas importés, a-t-il souligné. Cependant, une augmentation de cas importés a été constatée au cours des trois dernières années en raison des mouvements des populations subsahariennes. Dans la ville de Ghardaïa, le paludisme a été transmis aux habitants d'une localité à partir d'un cas. Mais, selon les experts, l'hypothèse suggérée est l'existence «d'un micro foyer sporadique de transmission à caractère local». Le responsable indiquera que le ministère a dépêché des experts en épidémiologie et d'autres spécialistes pour déterminer les causes de la transmission de la maladie dans ce micro foyer. La lutte contre le paludisme est permanente grâce à un dispositif mis en œuvre dans toutes les wilayas frontalières bien avant l'apparition de la maladie, pour alerter le ministère de la Santé et la traiter à temps. Revenant sur les cas enregistrés dans la wilaya de Ghardaïa, M. Mesbah a expliqué que des conditions locales étaient réunies pour l'apparition de la maladie. Il s'agit des personnes venues d'Afrique subsaharienne, de la présence de moustiques anophèles en plus de la prolifération des parasites dans des eaux stagnantes. Mais c'est une «transmission locale» et non pas une épidémie, a-t-il insisté, assurant que des mesures ont été prises dès l'apparition des premiers cas, dont la désinsectisation. La dégradation de l'environnement et la stagnation des eaux sont des facteurs de prolifération de la maladie éliminée à Ghardaïa depuis le 7 novembre. Au sujet des supporters de l'équipe nationale football, rentrés du Burkina Faso, atteints par la maladie, il a indiqué qu'un dispositif de prévention leur a été prodigué, mais le traitement préventif n'est pas obligatoire. Le traitement a été mis à leur disposition mais certains ne l'ont pas pris tandis que d'autres ne l'ont pas poursuivi après leur retour en Algérie.