L'euro s'affichait en légère baisse face au dollar en fin d'échanges new-yorkais jeudi, fragilisé par des indicateurs en demi-teinte sur la zone euro et des commentaires jugés prudents de la future présidente de la banque centrale américaine Janet Yellen. Vers 21H00 GMT (22H00 HEC), l'euro valait 1,3459 dollar contre 1,3492 dollar mercredi vers 22H00 GMT. a monnaie unique européenne montait en revanche face à la devise japonaise, à 134,61 yens, contre 133,73 yens mercredi. Le dollar aussi progressait face à la monnaie nippone, à 100,00 yens contre 99,14 yens la veille, grimpant même vers 15H30 GMT jeudi à 100,14 yens, son plus haut niveau en deux mois. L'audition de Mme Yellen devant les sénateurs américains était très attendue par les cambistes. Mais "elle n'a rien dit de surprenant", selon Omer Esiner de Commonwealth Foreign Exchange. Mme Yellen, 67 ans, déjà vice-présidente de la Fed depuis trois ans, doit être confirmée par la Commission bancaire du Sénat, puis par l'ensemble des Sénateurs pour succéder à Ben Bernanke le 31 janvier 2014. Et devant les parlementaires, elle a plaidé pour la poursuite d'une politique monétaire très accommodante tant que la reprise économique est fragile. "Pour elle, la performance de l'économie des Etats-Unis est toujours bien inférieure à ce qu'elle devrait être", relevait Alex Conroy, un courtier de Spreadex. Ainsi, tant que Mme Yellen ne verra pas de "signes plus marqués de reprise, elle ne se risquera pas à mettre en danger une reprise fragile en diminuant les mesures" de soutien de la Fed, ajoutait-il. Ces propos laissaient à penser que l'aide massive de l'institut monétaire, qui a pour effet collatéral de diluer la valeur du billet vert, devrait encore rester en place un certain temps. Dans la foulée, l'euro a effacé une partie de ses pertes enregistrées plus tôt dans la journée face au dollar. Pour Omer Esiner, ce sursaut est aussi lié aux données "plus faibles que prévu" sur l'économie américaine, qui ont pénalisé le billet vert. Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis la semaine dernière ont baissé moins nettement qu'attendu et la production des entreprises américaines a progressé au troisième trimestre un peu moins fortement que l'anticipaient les analystes. L'euro restait toutefois sous la pression d'indicateurs peu encourageants en provenance de la zone euro. Eurostat a en effet indiqué que la croissance y avait ralenti au troisième trimestre, avec un PIB en hausse de seulement 0,1%, après une progression de 0,3% les trois mois précédents. En Allemagne, première puissance économique de la région, la croissance a ralenti, à 0,3% (contre 0,7% au deuxième trimestre) et en France, le PIB a reculé de 0,1%. "C'est vraiment décevant, et cela s'ajoute au recul de l'inflation annoncé la semaine dernière", relevait Omer Esiner. Ces chiffres "renforcent les propos tenus (mercredi) par un responsable de la BCE (Banque centrale européenne) qui a laissé la porte ouverte à de nouvelles mesures pour soutenir la croissance". L'économiste en chef de l'institut monétaire Peter Praet a en effet déclaré que la BCE était prête à prendre toutes les mesures nécessaires pour remplir son mandat qui est de maintenir la stabilité des prix. Il a évoqué des rachats d'actifs privés mais aussi la possibilité de baisser à nouveau le taux directeur de la BCE, porté à 0,25% la semaine dernière. La baisse des taux tend à rendre la devise associée moins attrayante pour les investisseurs spéculatifs. Vers 21H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro, à 83,78 pence pour un euro, comme face au dollar, à 1,6065 dollar pour une livre. La devise helvétique reculait face à l'euro, à 1,2330 franc pour un euro, comme face au dollar, à 0,9160 franc pour un dollar. La devise chinoise a fini à 6,0926 yuans pour un dollar contre 6,0915 yuans la veille. L'once d'or a terminé à 1286 dollars au fixing du soir, contre 1272,50 dollars mercredi.