"Le marché des changes a été marqué par l'action des autorités politiques (aide financière à l'Irlande, annonce des mesures pour l'après 2013) et monétaires européennes (maintien des mesures non conventionnelles de la BCE jusqu'en mars 2011) afin de limiter la contagion de la crise irlandaise à d'autres pays périphériques. Cela a redonné une bouffée d'oxygène aux marchés. De ce fait, toutes les devises à béta élevé (AUD, CAD, NZD, SEK, NOK) se sont redressées et la volatilité implicite courte s'est détendue sur la plupart des devises", note Natixis. De son côté, l'EURUSD ne s'est redressé que de manière limitée à peine au dessus de 1,32. De fait, l'euro a peu de chances de rebondir significativement comme après la crise grecque. D'une part, il n'est pas survendu comme durant le premier semestre et d'autre part, le dollar est plutôt ferme alors qu'il avait commencé à faiblir significativement cet été suite à une série de mauvais chiffres qui avait fait craindre un scénario de double dip aux Etats-Unis. Enfin, si les incertitudes européennes ont diminué, elles n'ont pas complètement disparu. Au final, l'EURUSD conserve un biais baissier dans les prochaines semaines malgré une probable poursuite du rebond technique jusqu'à 1,3370. "Sur la semaine, les devises à béta élevé et en particulier les devises émergentes ont encore un petit potentiel de hausse toujours dans le sillage de mesures européennes mais la prudence reste de mise sur un horizon plus lointain notamment le 1er trimestre 2011." L'euro a bondi vendredi face à un dollar pénalisé par de mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, au lendemain de la confirmation par la Banque centrale européenne (BCE) de la poursuite de ses mesures exceptionnelles de politique monétaire. Vers 22H00 GMT (23H00 HEC), l'euro valait 1,3415 dollar contre 1,3220 dollar jeudi à la même heure. La monnaie unique est remontée au-dessus du seuil de 1,34 dollar pour la première fois depuis le 24 novembre. L'euro était stable face à la devise nippone à 110,86 yens contre 110,85 yens jeudi. Le dollar perdait du terrain face au yen à contre 82,58 yens contre 83,84 yens jeudi soir. "Les chiffres très médiocres du rapport de novembre sur l'emploi aux Etats-Unis et la hausse inattendue du taux de chômage ont pesé sur le billet vert, alors que la faiblesse persistante du marché de l'emploi suggère que la politique monétaire extraordinairement accommodante de la Fed va probablement rester en place jusqu'à un stade avancé de l'année 2011", a indiqué Samarjit Shankar, de BNY Mellon. L'économie américaine n'a créé que 39'000 emplois en novembre, soit beaucoup moins qu'espéré, alors que le taux de chômage remontait à 9,8%, son plus haut niveau depuis avril. De son côté, l'euro restait porté par la prolongation des mesures exceptionnelles de soutien à l'économie par la BCE. "Cela a eu pour conséquence de calmer un peu le sentiment d'incertitude qui pèse (depuis quelques mois, ndlr) sur le marché", ont noté les analystes de Commerzbank. L'institution a annoncé jeudi l'extension des allocations illimitées pour les banques sur trois mois jusqu'à fin mars 2011. Son président, Jean-Claude Trichet, a confirmé la poursuite du programme de rachats d'obligations des pays de la zone euro dont la situation budgétaire reste fragile. Le rapport sur l'emploi a "interrompu la série d'indicateurs américains meilleurs que prévu et est très décevant. Avec en plus les efforts de la BCE pour stabiliser le marché obligataire en Europe, l'euro va probablement continuer à se redresser de sa lente chute de novembre", a estimé Marc Chandler, de Brown Brothers Harriman. Vers 22H00 GMT, la devise helvétique progressait face à l'euro à 1,3074 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9739 franc suisse pour un dollar, au plus haut depuis le 12 novembre face au billet vert. La livre britannique perdait du terrain face à l'euro, à 85,00 pence pour un euro, mais grimpait face au billet vert à 1,5775 dollar. La monnaie chinoise a terminé à 6,6627 yuans pour un dollar contre 6,6613 yuans la veille.