Le Portugal a pris l'ascendant sur la Suède dans leur barrage qualificatif pour la Coupe du monde mais il devra défendre son court avantage (1-0) mardi dans un stade surnommé la "Zlatan Arena", signe que rien n'est joué. La tâche s'annonce plus simple pour la Grèce, qui a battu la Roumanie 3-1 à l'aller vendredi. La Croatie, auteur d'un nul 0-0 en Islande, est en ballottage alors que l'Ukraine est en position de force avant de se rendre en France (2-0). A Lisbonne vendredi, le duel entre Cristiano Ronaldo et Zlatan Ibrahimovic a tourné à l'avantage du premier, buteur à huit minutes de la fin du match tandis que le second était bien contrôlé. Mais l'attaquant parisien aime la Friends Arena, où il a inscrit dix buts en huit matches dont un mémorable quadruplé contre l'Angleterre, et à 32 ans, il n'aura peut-être pas d'autre occasion de jouer une Coupe du monde. Ibrahimovic ne peut cependant pas tout faire et le sélectionneur suédois, Erik Hamren, attend que toute son équipe élève son niveau de jeu mardi. "Il y a eu beaucoup trop de longs ballons sur Johan (Elmander) et Zlatan vendredi et nous n'avons pas eu l'énergie pour accompagner les attaques", a-t-il dit à la presse. "Nous devons mettre plus de qualité quand nous récupérons le ballon." Comme la Suède, le Portugal repose beaucoup sur un homme, Cristiano Ronaldo. Le Madrilène n'a pas livré son meilleur match vendredi mais il a été décisif et n'est plus qu'à trois buts du record en sélection de Pedro Miguel Pauleta (47). S'il s'en approche encore, le Portugal aura réglé ce que le sélectionneur, Paulo Bento, présente comme le principal défaut de son équipe: "C'est un fait, pas seulement dans ce match mais durant toutes les qualifications, nous avons eu énormément d'occasions mais avons manqué d'efficacité devant le but", a-t-il dit. CROATIE INEFFICACE, ROUMANIE FRIABLE... En Islande, un pays qui n'a jamais disputé le Mondial, la Croatie a souffert du même mal. Elle a monopolisé le ballon, a joué 40 minutes à 11 contre 10 mais n'a pas réussi à marquer et devra donc le faire mardi à Zagreb. Sa performance assez terne à Reykjavik est à l'image de ses dernières prestations, poussives. Les Croates jouent les barrages parce qu'ils n'ont pris qu'un point sur les quatre derniers matches de leur groupe de qualifications. "C'est difficile de remettre les choses en ordre du jour au lendemain mais je crois que nous sommes sur la bonne voie, bien que nous ne soyons pas parvenus à marquer contre une équipe inférieure dans tous les secteurs en terme de qualité", a jugé le défenseur Josip Simunic. L'Islande, elle, sera handicapée par l'absence de son attaquant numéro un, Kolbeinn Sigthorsson, blessé à la cheville à l'aller, et celle d'Olafur Skulason, suspendu après son expulsion. Les deux derniers matches s'annoncent moins indécis, même si les joueurs de l'équipe de France se disent prêts à rendre à l'Ukraine la "gifle" reçue à Kiev, selon le sélectionneur Didier Deschamps. La Roumanie est dans une situation semblable, si ce n'est qu'elle a réussi à marquer en Grèce, et seule une performance "extraordinaire" lui permettra de rejouer un Mondial, seize ans après sa dernière apparition. Rare sont les observateurs à y croire, car la Roumanie est bien trop friable, notamment sur coups de pied arrêtés, et parce qu'elle va devoir jouer contre nature, elle qui est habituée à prendre un minimum de risques. "Si nous réussissons à nous qualifier, ce sera extraordinaire pour le football roumain et pour moi", a dit le sélectionneur, Victor Piturca, qui a déjà échoué à qualifier son pays pour les Coupes du monde 2006 et 2010. La Grèce a les cartes en main et le onze de départ ne devrait quasiment pas changer, seul le capitaine Kostas Karagounis, suspendu, manquant à l'appel. "Nous devrons montrer le même appétit et la même concentration au match retour pour ne pas gâcher ce que nous avons construit à Athènes," a dit le sélectionneur, Fernando Santos.