Plus de 200 femmes ont été victimes de viol, d'harcèlement sexuel et d'inceste à l'échelle nationale, durant les neuf premiers mois de l'année 2013, selon des données fournies par les services de la Police judiciaire. "Au total, 266 femmes ont été victimes de violence sexuelle, durant les neuf premiers mois de l'année 2013, entraînant parfois des grossesses illégitimes", a indiqué à l'APS la commissaire divisionnaire, Mme Kheira Messaoudène, chef de bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile et de la protection de la femme victime de violence à la direction de la Police judiciaire. Elle a expliqué, dans le même cadre, que le nombre de femmes victimes de violence sexuelle "est en réalité plus élevé que le chiffre avancé", puisque beaucoup de femmes déposent des plaintes mais les retirent par la suite. "Il existe des femmes qui souffrent en silence et le dépôt de plainte contre la violence sexuelle reste encore un tabou", a-t-elle déploré. Elle a précisé que parmi le nombre total de ces victimes (266 victimes de violence sexuelle), dix femmes ont fait l'objet harcèlement sexuel et six autres ont été victimes d'inceste". S'agissant de harcèlement sexuel, elle a noté que cet acte de violence est généralement enregistré en milieu professionnel, dont harcèlement sexuel verbal. "L'âge de ces femmes violentées oscille entre 18 et 75 ans", a-t-elle souligné, ajoutant qu'il s'agit de femmes mariées, célibataires, mères de familles, divorcées, universitaires ou sans profession. La commissaire Messaoudène a relevé, en outre, que toutes les wilayas connaissent ce phénomène de violence sexuelle à l'encontre des femmes, causant dans certains cas des naissances illégitimes. La même responsable a affirmé, à ce sujet, qu'il existe des cas de femmes qui "préfèrent subir la douleur en silence" que de dénoncer leurs agresseurs, de peur d'être rejetées par leur famille et par la société, en dépit de leur statut de victime.