Les trois opérateurs de la téléphonie mobile (Mobilis, Ooredoo et Djezzy), sont partagés sur la décision de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) d'adopter une nouvelle numérotation pour la téléphonie mobile 3G qui sera lancée, avant la fin du mois, en Algérie. "Nous comprenons la position de l'ARPT, d'autant plus que cette décision est incluse dans le cahier des charges relatif à l'octroi des licences" 3G, a déclaré à l'APS, Saâd Damma, P-DG de l'opérateur public Mobilis. M. Damma estime que l'approche de l'ARPT est "pragmatique" et, de surcroît, "limitée dans le temps", soulignant que Mobilis ne pouvait contester une disposition du cahier des charges qu'il avait paraphé. L'article 8 du cahier des charges en question a confié au régulateur la mission de déterminer et d'attribuer les numéros et les préfixes, nécessaires à l'exploitation du réseau 3G. "Cet article a été évoqué lors des discussions tenues entre l'ARPT et les trois opérateurs sur les dispositions du cahier des charges", a précisé ce dirigeant de Mobilis. A ce titre, le régulateur a expliqué dans les réponses qu'il avait envoyées aux opérateurs que cette décision est "temporaire" et ne va pas dépasser, dans une première phase, une année, a-t-il enchaîné. L'ARPT a en outre motivé le recours à un bloc de numérotation distinct pour le réseau 3G par la nécessité de séparer le recouvrement fiscal des deux licences de la téléphonie mobile (2G et 3G). Il s'agit de maîtriser l'assiette fiscale en séparant le recouvrement des impôts de la licence 2G de ceux de la 3G, a-t-il dit en substance. "Ce n'est pas de notre rôle de dicter quoi que ce soit au régulateur", a conclu M. Damma en qualifiant cette polémique de "faux débat" qu'il n'a pas eu lieu d'être. Abondant dans le même sens, Hamid Grine, le directeur de communication de l'opérateur Djezzy, s'est contenté d'affirmer, dans une brève déclaration à l'APS, que son entreprise, qui détient le plus grand nombre d'abonnés, "respectait toutes les décisions des autorités publiques", d'autant plus, a-t-il expliqué, que cette condition était incluse dans le cahier des charges de la licence. Le recours à une numérotation spécifique aux services 3G est une "pratique internationale", adoptée par plusieurs pays par souci de séparer la comptabilité des deux licences, a-t-il ajouté. En revanche, Nedjma-Ooredoo estime que "le cahier des charges ne stipule pas une numérotation distincte pour la 3G, par contre c'est l'ARPT qui décide de l'attribution des numéros", a confié à l'APS une source autorisée à la filiale du groupe qatari Ooredoo. "Tout changement du plan de numérotation national doit se faire en concertation avec les opérateurs", a fait remarquer la même source. "Nous avons toujours respecté les décisions des autorités (algériennes) et nous nous sommes toujours prononcés ouvertement en faveur du développement du marché et de l'intérêt des consommateurs", s'est-elle limitée à dire. Nedjma-Ooredoo avait émis des réserves sur la décision de l'ARPT d'adopter une numérotation distincte pour la 3G, en relevant qu'elle va se traduire par des investissements supplémentaires pour les opérateurs. Toutefois, une source à l'ARPT a minimisé ces coûts en affirmant que les licences ont été accordées à un "prix symbolique". "Céder les licences à leur prix réel tel qu'il est pratiqué dans les pays voisins va pousser les opérateurs à répercuter l'investissement sur les proposés aux clients, alors que nous voulons qu'un maximum d'Algériens accèdent à cette technologie", a-t-elle dit.