Le truculent Rolland Courbis nommé samedi entraîneur de Montpellier pour deux ans et demi, en remplacement de Jean Fernandez, aura pour mission de redresser la situation délicate d'un club, 17e de L1 après 16 journées, qu'il avait fait remonter dans l'élite en 2009. Courbis, 60 ans, "va s'engager avec Montpellier pour un contrat de deux ans et demi et sera présent lundi à Montpellier pour entraîner le club", a annoncé samedi Michel Mézy, conseiller du président Louis Nicollin. Pour le match de dimanche à Toulouse (17h00), l'équipe sera dirigée par Pascal Baills, l'un des adjoints de Fernandez, qui a démissionné jeudi au lendemain de la cinquième défaite héraultaise de la saison en championnat (pour neuf nuls et seulement deux victoires). Courbis, libre de tout contrat depuis son départ de l?USM Alger début novembre et qui retrouve donc la L1 après avoir quitté Ajaccio en 2006, revient dans un club qu?il avait dirigé entre mai 2007 et 2009, la sauvant de la relégation en National puis contribuant à sa remontée en L1. Mais en raison d'un différend avec "Loulou" Nicollin, il avait été contraint de céder le poste à René Girard. Préparer la saison prochaine "Il était pertinent de prendre quelqu?un qui connaît parfaitement les rouages du club et qui y a déjà réussi. Il n?y aura pas de problèmes d?adaptation", a expliqué M. Mézy. L'intéressé, lui, se veut ambitieux. "S?ils n?étaient pas à la 17e place, ils ne m?auraient peut-être pas appelé, a réagi Courbis samedi sur RMC. J?ai l?habitude d?aller dans des clubs pour "réparer" dans un premier temps (...) J?aimerais parfois entraîner un club qui joue les premiers rôles mais Montpellier rejouera peut-être les premiers rôles". Le technicien se donne comme challenge de "surtout essayer de faire progresser Montpellier au classement et préparer l?équipe pour la saison prochaine pour que Montpellier puisse jouer les trouble-fête ou les outsiders". "Mais je ne suis ni pompier ni magicien", nuance-t-il. Personnage reconnu du football français, cet homme qui a inventé "Zizou", le surnom de Zinédine Zidane passé à la postérité, fréquente les terrains depuis une quarantaine d'années, d'abord comme joueur (Monaco et Toulon surtout), puis comme entraîneur, notamment à Bordeaux (1992-1994 et 1996-1997), Marseille (1997-1999) ou Lens (2000-2001). "Comme ils veulent Courbis..." Depuis son premier passage à Montpellier, il s'est cantonné aux missions ponctuelles (Niger, Sion, USM Alger). Son palmarès se limite à une poignée de titres mineurs (champion de L2 avec Ajaccio en 2002, Coupe d'Algérie 2013), même s'il a aussi emmené Marseille en finale de la C3 1999. Un personnage, aussi, parce qu'il traîne une image sulfureuse liée à différentes affaires. Il a connu par le passé des démêlés avec la justice et fut même incarcéré entre septembre 2009 et février 2010 dans le cadre de l'affaire des transferts suspects de l'OM entre 1997 et 1999. Un personnage, enfin, à la truculence mâtinée d'un accent méridional, jamais avare de bons mots et formules définitives ou piquantes, qui font parfois mouche dans le monde du show-biz qui en est friand. D'où, à l'image d'un Luis Fernandez, une carrière parallèle à la radio avec sa propre émission, "Coach Courbis" (2005-2012), sur RMC, où il continuera à intervenir, "deux ou trois fois par semaine, en particulier les soirs de Ligue des champions" mais il s'interdit des commentaires sur la Ligue 1. Un "fort en gueule", un peu comme Nicollin lui-même, qui avait déclaré cette semaine à la presse: "Vous savez bien que ce sont les supporteurs qui commandent. Comme ils veulent Courbis, si on peut le prendre, on le prendra. Au moins, ils ne nous casseront plus les couilles".