La droite s'est insurgée vendredi contre des mesures préconisées dans un rapport sur l'intégration détaillé dans Le Figaro et remis mi-novembre à Jean-Marc Ayrault, y voyant une promotion du communautarisme. Ce rapport en cinq volets propose une "politique repensée" de l'intégration axée sur la lutte contre les discriminations et l'égalité des droits. Parmi les préconisations, "reconnaître toutes les migrations comme constitutives de la nation", une "(re)mise à plat de l'histoire de la France", l'enseignement potentiel de nouvelles langues à l'école, et la "suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires concernant notamment le "voile"". "Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en œuvre, ne serait-ce qu'à minima, un rapport dont l'intention est de déconstruire (...) cette République", s'est insurgé Jean-François Copé, le président de l'UMP, qui a voulu "interpeller solennellement" François Hollande sur le sujet dans un communiqué. L'ancien Premier ministre François Fillon a dans la même ligne, mais dans un communiqué séparé, tenu à "alerter le Premier ministre sur les dangers que constituerait l'application de ces rapports. Ils diviseraient un peu plus les Français et alimenteraient tous les extrémismes". Selon lui, ce rapport "s'inscrit dans la logique d'une nation mosaïque et communautariste". La présidente du FN Marine Le Pen y a vu une "très grave provocation". Mettre en œuvre les préconisations de ce rapport "signifierait l'abandon définitif du modèle républicain, la mise en place d'une société ultra-communautarisé et divisée" selon elle. "Ce rapport devrait faire l'objet d'un référendum puisqu'il va casser la République définitivement (...). C'est un danger public", a déclaré Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la République. "Scandaleux", pour le député UMP des Alpes Maritimes Eric Ciotti, "extravagant" pour son collègue du Nord Sébastien Huyghe, "très inquiétant" pour leur collègue des Français de l'étranger Thierry Mariani. Du côté du PS, on a relativisé, voire critiqué, vendredi matin le rapport, alors qu'une réunion interministérielle doit se tenir "début janvier" à Matignon pour bâtir la future feuille de route du gouvernement en matière d'intégration des immigrés. "Je m'étonne qu'aujourd'hui une partie de la presse s'empare de ces travaux de réflexion qui datent de plus d'un mois en employant un mode sensationnel et je dénonce les manipulations qui sont faites de ses conclusions", déplore Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, plaidant pour un débat sur ces sujets "ouvert et apaisé". Thierry Mandon, porte-parole des députés PS, a lui affirmé que "ce rapport n'est qu'une des contributions à (la) réflexion" du gouvernement sur "l'amélioration des politiques d'intégration". "Son orientation générale nous éloignerait de la seule voie possible: plus de République, plus de moyens notamment pour l'école. Certaines pistes proposées sont des impasses, comme remettre le voile à l'école, d'autres sont hasardeuses", critique-t-il.