Un rapport remis au gouvernement français et publié vendredi propose une "politique repensée" de l'intégration en France, proposant notamment de revenir sur l'interdiction du voile islamique à l'école. Ce rapport en cinq volets, dont les conclusions ont été remises au Premier ministre le 13 novembre, insiste sur la nécessité de "reconnaître toutes les migrations comme constitutives de la nation". Il propose notamment une journée de commémoration sur les apports de ces migrations et la création d'un "Musée des colonisations". Un travail "de (re)mise à plat de l'histoire de la France est nécessaire", estiment aussi les auteurs, qui souhaitent voir davantage de place consacrée à l'esclavage, aux colonisations et décolonisations, aux immigrations. Il préconise aussi le développement de l'apprentissage des nouvelles langues parlées en France. "Il faudrait valoriser l'enseignement de l'arabe (...) au même titre que les autres langues en l'introduisant dans les meilleurs écoles et lycées", selon les auteurs, qui proposent aussi de donner la possibilité d'"un enseignement dès le collège d'une langue africaine". "La France devrait assumer la dimension "arabe-orientale" (comme afro-antillaise, océanindienne, mélano-polynésienne ou sud-est asiatique) de son identité et sortir de son attitude post-coloniale", expliquent les auteurs. Au sujet de la laïcité, il est préconisé la "suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires concernant notamment le +voile+". Est aussi visée la circulaire de mars 2012 sur l'accompagnement des sorties scolaires qui empêche les mamans voilées d'accompagner les élèves lors des sorties scolaires. Pour empêcher les désignations stigmatisantes, il est aussi suggéré de créer un délit de "harcèlement racial" et d'"étudier le recours à la sanction". Le gouvernement ne s'est pas encore prononcé à ce stade sur ce rapport. Une réunion interministérielle se tiendra début janvier pour bâtir la future feuille de route du gouvernement en matière d'intégration des immigrés. Le président du parti d'opposition UMP (droite), Jean-François Copé a "interpellé solennellement" le président François Hollande vendredi en lui demandant de ne pas mettre en oeuvre les dispositions préconisées dans ce rapport, qui préconise selon lui "d'ériger le communautarisme en nouveau modèle pour la France". "Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en oeuvre, ne serait-ce qu'à minima, un rapport dont l'intention est de déconstruire (...) cette République", a déclaré M. Copé.