L'année 2014 débute avec la plus belle affiche possible en Italie, Juventus-AS Rome, le premier contre le deuxième, où le rouleau compresseur turinois a l'occasion de reléguer son poursuivant à 8 points, dimanche pour la 18e journée. Une première balle de match avant la mi-championnat! Si la Juve battait la Roma, elle assommerait un peu plus la Serie A, déjà groggy des neuf victoires alignées par la "Vieille Dame" depuis fin octobre. Un succès lui permettrait d'égaler la série de dix victoires signées par la Roma de la 1re à la 10e journée, comme un symbole de sa suprématie. Pourtant la "Louve", toujours invaincue, réussit un championnat formidable, ce qui fait dire à son entraîneur, Rudi Garcia, qu'il n'est pas tombé la bonne année. "Normalement avec ce bilan (41 points en 17 matches) on est leader", avait-il soupiré avant les Fêtes. En revanche une victoire romaine lancerait un grand duel pour le "scudetto", loin devant Naples, à dix longueurs de la Juve, qui reprend lundi contre la Sampdoria Gênes. Avant ce grand choc les langues se sont un peu aiguisées, dans la tradition italienne. Côté romain, Daniele De Rossi estime que "ceux qui sont devant nous ont été un peu chanceux avec les arbitres en quelques occasions (...), des accidents qui en général s'égalisent sur une saison. Nous attendons d'égaliser." "Toujours un petit coup de main" Son capitaine, Francesco Totti, a la dent plus dure. "Une fois j'ai dit que contre la Juve on joue toujours à 11 contre 14 (trois arbitres, ndlr), j'ai fini en commission de discipline... a-t-il rappelé au Messaggero, le journal de Rome. Mais ils ont toujours un petit coup de main, c'est l'évidence, il n'y a pas grand chose à faire." "Je ne suis d'accord avec Totti sur pratiquement rien, réplique Stéphane Lichtsteiner, latéral juventino et ex de la Lazio, l'ennemie intime de la Roma et de Totti. La vérité c'est que la Juve est plus forte, elle a des meilleurs joueurs à quasiment tous les postes." L'international Giorgio Chiellini ajoute qu'il "respecte l'avis de tout le monde, mais la vérité c'est que depuis deux ans et demi nous avons démontré sur le terrain que nous sommes, de loin, les plus forts en Italie". Sur le terrain, les deux équipes devraient être au grand complet. Antonio Conte récupère son meilleur défenseur, Andrea Barzagli, qui se remet doucement d'une tendinite. Garcia peut choisir dans tout son effectif, excepté Federico Balzaretti, seul blessé. Le Français a le choix entre aligner Mattia Destro, buteur à chaque match depuis son retour de longue blessure, ou renforcer son milieu avec l'Américain Michael Bradley et avancer Miralem Pjanic à la place de Destro dans son trident offensif, avec Gervinho et Totti. Le jeu offensif pratiqué par les deux équipes laisse espérer un festival, dans l'esprit du jeu prôné par le sélectionneur Cesare Prandelli, le nouveau visage du foot italien, mais ce choc oppose aussi les deux meilleures défenses d'Italie, qui à elles deux (7+11 buts encaissés) ont pris moins de buts que la troisième défense (20 pour Naples, la Fiorentina et le Genoa). Gare aux stigmates de "catenaccio"...