Le traitement des préoccupations soulevées par les acteurs de l'enseignement supérieur ne doit être ni "conjoncturel" ni "provisoire" pour parvenir à un "saut qualitatif" du système d'enseignement, a indiqué jeudi le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki. "Je voudrais souligner que le traitement que nous envisageons pour ces préoccupations (différends problèmes du secteur) doit s'éloigner de tout ce qui est conjoncturel et provisoire pour parvenir à des solutions pérennes permettant un saut qualitatif attendu de ce système", a déclaré M. Mebarki dans une allocution prononcée à l'occasion de la conférence nationale des chefs d'établissement et directeurs de centres de recherche. Il a souligné que ce saut qualitatif "tant attendu" favoriserait l'émergence d'un système national d'enseignement supérieur, tant sur le plan de la formation que celui de la recherche ou de la gouvernance. M. Mebarki a évoqué l'importance du dialogue et de la concertation dans le traitement de toutes les préoccupations soulevées au niveau des établissements universitaires et la prise en charge des revendications légitime de la famille universitaire. M. Mebarki a indiqué, par ailleurs, que le passage du cycle de licence à celui de master était une source "d'inquiétude" chez les étudiants de certains établissements universitaires. Il a appelé ainsi à la "nécessité de l'approfondissement" de la réflexion afin d'arriver à des solutions "appropriées" sur la base de normes pédagogiques et scientifiques consacrant, à la fois "le mérite et l'équité", sans tenir compte de l'établissement d'origine. Cette réflexion doit, selon le ministre, prendre en charge également l'inscription possible à l'université après une activité professionnelle de quelques années. Il s'agit notamment pour M. Mebarki de mettre en place "rapidement" un dispositif ""intégré et durable" pour faire correspondre les diplômes du système classique d'avec le système LMD pour permettre aux diplômés du classique de poursuivre leurs études dans le système LMD. M. Mebarki a relevé, en outre, que la généralisation du système LMD à tous les domaines de la formation, ses filières et ses spécialités avait conduit à l'élargissement de la carte de formation dans les établissements de l'enseignement supérieur, pour atteindre 3500 offres de formation en licence, 3250 autres en master et plus de 600 en doctorat. Il a ajouté qu'il s'agissait, dans ce contexte, "d'approfondir" cette réforme de l'enseignement supérieur, tout en évaluant et en apportant "les corrections nécessaires". Pour autant, le ministre a reconnu que cet élargissement a suscité l'émergence de "problèmes, particulièrement au niveau de l'accession de la licence au master, en plus des incohérence apparues entre les offres de formation de même type, du fait de l'absence d'un socle commun et de connaissance commune". S'agissant de l'employabilité des diplômes du système LMD qui avait constitué "un souci" ces dernières années, M. Mebarki a rappelé que l'action menée par son département a abouti à la promulgation d'une instruction qui consacre la classification des diplômés LMD et "met fin à la discrimination" entre les diplômes des deux systèmes dans les recrutements à des emplois publics. M. Mebarki a estimé qu'une "action d'envergure" devait être menée pour dynamiser la relation université-entreprise et garantir "une véritable" relation entre le système universitaire et son environnement économique et social. "L'entreprise algérienne n'a pas encore atteint le niveau de la transformation du produit de la recherche en un produit industriel", a-t-il regretté. S'agissant de la prise en charge des étudiants dans les résidences universitaires, il a relevé que la multiplication des résidences universitaires avait permis d'améliorer les conditions d'hébergement, à l'exception de quelques villes universitaires limitées et dont les capacités d'accueil dont en voie de renforcement.