L'explosion de deux voitures piégées a fait au moins 14 morts dimanche dans la capitale irakienne Bagdad, ont rapporté la police et des médecins. Aucun groupe n'a revendiqué dans l'immédiat ces attentats, mais les islamistes sunnites ont intensifié leur campagne de violence depuis un an, replongeant l'Irak dans le pire bain de sang depuis cinq ans. Le plus meurtrier des deux attentats de dimanche a fait neuf morts à une gare routière du quartier d'Allaoui, près de l'endroit où, quatre jours plus tôt, 23 recrues ont péri dans un attentat à la bombe sur le petit champ d'aviation de Moussanna. Selon un témoin qui gardé l'anonymat, l'attentat de la gare routière visait lui aussi des recrues qui venait de se faire enrôler sur le site de Moussanna. "Lorsqu'ils ont quitté l'aérodrome et sont arrivés ici, la bombe a explosé", a-t-il dit. Le gouvernement a demandé à des volontaires de rejoindre la lutte contre Al Qaïda, qui a gagné du terrain dans la province d'Anbar, limitrophe de la Syrie. Le 1er janvier, des insurgés ont pris le contrôle de deux villes de la province d'Anbar - Falloudja et Ramadi -, ce qui a conduit l'armée à lancer une contre-offensive et à déployer des chars et de l'artillerie autour de Falloudja, la principale de ces deux villes. Le gouvernement, dominé par les chiites, a menacé de bombarder Falloudja si les tribus locales sunnites ne chassaient pas les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe armé lié à Al Qaïda. Ramadi, la capitale de la province d'Anbar, a été reprise par l'armée avec l'aide de tribus de la région. Les affrontements en Irak ont atteint ces derniers mois leur plus haut niveau depuis cinq ans, un regain de violence qui s'explique entre autres par les répercussions de la guerre civile en Syrie.