L'Algérie "entretient des relations normales et diversifiées avec le Maroc et privilégie toujours la solution pacifique en cas de différends", a affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. "Ce sont des relations diplomatiques, commerciales et culturelles que l'Algérie entretient avec les frères au Maroc, outre les liens qui unissent les deux peuples et les citoyens des deux pays", a déclaré le chef de la diplomatie algérienne dans une interview accordée à la chaîne "Russia today" en marge d'une visite de travail en Russie, diffusée mercredi. "Certains incidents surviennent de temps à autre. Nous souhaiterions qu'ils n'aient pas lieu mais lorsqu'ils se produisent, nous privilégions toujours en Algérie la solution pacifique à tous les différends", a-t-il ajouté. Pour M. Lamamra, les divergences de vues des deux pays autour de questions politiques "ne doivent en aucun cas se répercuter négativement sur les relations entre deux pays voisins". Dans ce contexte, le ministre a précisé que la divergence de vues sur la manière de parachever le processus de décolonisation au Sahara occidental "existe depuis 40 ans, mais cela n'a pas empêché l'Algérie ni le Maroc de procéder à des échanges de visites et de participer à la création de l'Union du Maghreb arabe et à d'autres rencontres internationales". "Nous avons, de tout temps, manifesté notre volonté de développer les relations bilatérales et de redynamiser l'action maghrébine susceptible de contribuer à l'instauration d'un climat favorable à la région tout entière", a souligné M. Lamamra. Il a réaffirmé dans le même temps l'"attachement" de l'Algérie au droit du peuple sahraoui à son autodétermination, un droit qui passe conformément à la doctrine de l'ONU par des négociations entre les deux parties au conflit, en l'occurrence le Royaume du Maroc et le Front Polisario. "C'est, en effet, ce qui se passe par le truchement de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, pour qu'ensuite le peuple sahraoui soit en mesure d'exprimer sa volonté à travers un référendum libre et régulier", a poursuivi le chef de la diplomatie algérienne. L'Algérie "n'est pas partie au conflit et ne dicte à aucune autre partie la conduite à tenir lors du référendum", a-t-il rappelé. M. Lamamra a tenu à préciser que "l'Algérie demeure fidèle à son histoire contemporaine, elle qui a arraché son indépendance après une guerre sans merci et après avoir accepté l'idée d'un référendum d'autodétermination en dépit du prix fort qu'elle a payé pour l'indépendance et la liberté". "La voie la plus sage et la mieux indiquée pour le règlement de ce type de conflit consiste à se conformer à la volonté du peuple en question", a conclu M. Lamamra en référence à la nécessité de respecter le droit du peuple sahraoui de décider de son avenir.