Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est arrivé hier en visite surprise à Tunis pour manifester le soutien des Etats-Unis à la Tunisie. De Tunis, le chef de la diplomatie américaine se rendra à Paris où des négociations sont prévues avec le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Ce dernier a suggéré le 16 février que Jérusalem devienne une capitale commune pour les Israéliens et les Palestiniens dans le contexte du règlement définitif du conflit du Proche-Orient. Aussitôt après son arrivée, M. Kerry s'est entretenu avec le président de la République, Moncef Marzouki, puis avec le nouveau Premier ministre Mehdi Jomaa. «J'avais vraiment hâte de venir. Nous sommes très impressionnés par les pas que vous avez faits par l'approche rationnelle réfléchie de la transition. Félicitations pour la Constitution qui est un grand pas. Et nous avons vraiment hâte de voir le processus électoral», a dit M. Kerry à M. Marzouki. La courte visite du responsable américain vise à montrer «le soutien continu des Etats-Unis au peuple et au gouvernement tunisiens» et à discuter avec les dirigeants tunisiens «des progrès de la transition démocratique en Tunisie», a indiqué la porte-parole du département d'Etat américain, Jen Psaki. La Tunisie émerge tout juste d'une année tourmentée, marquée par l'assassinat de deux opposants de gauche et la mort dans des attaques attribuées à des «jihadistes» d'une vingtaine de soldats et de gendarmes. L'adoption le 26 janvier d'une nouvelle Constitution, trois ans après la révolution, et la formation d'un gouvernement apolitique devant mener le pays vers des élections générales ont signé le début d'une sortie de crise. Des responsables du Département d'Etat ont également indiqué que Washington voulait collaborer avec les autorités tunisiennes pour traduire en justice les auteurs d'une attaque en 2012 contre l'ambassade et l'école américaines à Tunis. Les Etats-Unis ont fourni une assistance de près de 400 millions de dollars à la Tunisie depuis 2011. M. Kerry devait aussi, pendant sa visite, annoncer le lancement d'un dialogue stratégique avec la Tunisie, une sorte de forum de haut niveau pour des discussions régulières. Le secrétaire d'Etat américain va voir avec les dirigeants tunisiens comment Washington peut aider le pays à aller de l'avant, selon des responsables américains.