img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P140208-14.jpg" alt=""Vous incarnez l'espoir du Monde arabe"" / Le président français, François Hollande, sera le seul chef d'Etat européen, vendredi à Tunis, pour célébrer, en compagnie essentiellement d'homologues africains, la nouvelle Constitution tunisienne. Devant l'Assemblée nationale constituante, le président français a salué «un texte majeur» adopté trois ans après la chute de Ben Ali, qui «fait honneur à votre révolution et peut servir d'exemple à d'autres pays». Une preuve, selon lui, que «l'islam est compatible avec la démocratie», comme il l'avait déjà dit en juillet lors de sa première visite en Tunisie.». La Tunisie doit recevoir tout le soutien qu'elle mérite», a poursuivi François Hollande, soulignant le rôle de la «société civile» dans le processus démocratique engagé. «Votre Constitution est la seule au monde à reconnaître la jeunesse comme une force vive de la nation», a-t-il fait valoir. Et le président français d'insister: «La Tunisie n'est pas une exception mais un exemple. Vous incarnez l'espoir dans le Monde arabe et bien au-delà (...) Vous avez l'obligation de réussir».»Je mesure les défis qui vous attendent encore», a poursuivi le chef de l'Etat français, mentionnant notamment la loi électorale qui doit encore être adoptée pour que des élections puissent avoir lieu en 2014. Le président du Conseil européen, Herman Von Rompuy, a lui aussi estimé que la Constitution avait «valeur d'espoir, valeur d'exemple pour d'autres pays». «En ce jour de célébration je vous encourage à persévérer dans la voie que vous avez empruntée», a-t-il ajouté. Le président libanais Michel Sleimane a de son côté salué un texte qui «renforce les acquis de la première Constitution» tunisienne et qui garantit les droits de la femme. Les responsables étrangers «viennent participer à notre joie et soutenir l'expérience tunisienne», s'est félicité ce vendredi le secrétaire général du parti du président tunisien Moncef Marzouki. «Nous attendons aussi d'eux un partenariat politique et commercial et nous souhaitons que ce soutien politique se transforme en soutien économique», a-t-il précisé à la télévision publique. La cérémonie de ce vendredi à l'Assemblée nationale constituante est purement symbolique, la Loi fondamentale ayant été adoptée le 26 janvier et signée par les dirigeants tunisiens le lendemain, trois ans après la révolution qui a renversé le président Zine El AbidineBen Ali. Le nouveau Premier ministre tunisien Mehdi Jomaa, qui vient de former un gouvernement apolitique, a tenu à dire que «la joie de cette réalisation ne doit pas nous faire oublier l'importance des défis à venir». «Nous nous sommes engagés à compléter le processus et à préparer des élections libres et transparentes. Cela a été un engagement clair de ma part et de celui de mon gouvernement», a-t-il affirmé, en promettant de s'efforcer de rétablir la confiance des investisseurs. Avant lui, le président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar, avait de nouveau salué une Constitution «consensuelle, éloignée des calculs de la majorité et de la minorité». La Tunisie marche à pas assurés pour sortir de cette difficile période de transition. Nous avons remporté la bataille de la liberté, et il reste une longue route pour ancrer les institutions démocratiques et remporter la bataille du développement», a-t-il ajouté. La Tunisie, berceau du «Printemps arabe», émerge tout juste d'une année politique turbulente, marquée par six mois de paralysie institutionnelle à la suite de l'assassinat en juillet d'un député d'opposition, Mohamed Brahmi, attribué à la mouvance jihadiste. La cérémonie d'hier intervient au lendemain des commémorations du premier anniversaire du meurtre d'un autre opposant, Chokri Belaïd, un crime qui a profondément choqué la Tunisie et mis en évidence l'essor de groupes armés islamistes depuis la révolution de janvier 2011. Des partis politiques de gauche avaient encore prévu hier une réunion pour rendre hommage au défunt, avant une grande manifestation aujourd'hui. L'adoption de la Constitution, un texte de compromis consacrant un exécutif bicéphale, accordant une place réduite à l'islam et introduisant un objectif de parité hommes-femmes dans les assemblées élues, a aussi conduit au départ volontaire des islamistes d'Ennahda du pouvoir, qui ont laissé la place à un cabinet d'indépendants dirigé par Mehdi Jomaâ, appelé à mener la Tunisie vers les élections en 2014. Cette sortie de crise a été négociée pendant des mois par un quartette de médiateurs, dont la puissante Centrale syndicale Ugtt, qui a réussi à amener Ennahda et ses adversaires à un terrain d'entente. Le président français doit rencontrer aussi les artisans de ces pourparlers.