Les autorités de transition libyennes ont lancé un ultimatum de deux semaines aux rebelles pour lever le blocage des ports pétroliers qu'ils occupent depuis plusieurs mois, tout en privilégiant le dialogue afin de résoudre la crise dans l'est du pays. «Nous avons décidé d'accorder un délai de deux semaines maximum» pour la levée du blocage des sites pétroliers, a déclaré le président du Congrès général national (CGN, Parlement), Nouri Abou Sahmein, qui est aussi chef des forces armées libyennes. M. Sahmein a précisé qu'une opération militaire en préparation pour libérer ces sites allait être suspendue pendant cette période. Lundi, le président du CGN avait ordonné la création d'une «force armée» composée d'unités de l'armée et d'ex-rebelles ayant combattu l'ancien régime de Maamar el-Guedafi en 2011, pour «libérer et lever le blocage des ports pétroliers» dans un délai d'une semaine. Si l'ultimatum n'est pas respecté, «la décision du chef des forces armées sera mise en œuvre par l'armée libyenne», a toutefois précisé M. Bousahmein. Des hommes armés, qui faisaient partie des gardes des installations pétrolières libyennes, se sont rebellés contre les autorités de transition et bloquent les terminaux pétroliers depuis juillet 2013 pour réclamer l'autonomie de la région orientale de la Libye. Ce blocage a provoqué une chute de la production à 250 000 barils par jour, contre près de 1,5 million b/j auparavant. Le gouvernement intérimaire privilégie le dialogue Le ministre libyen de la Défense, Abdallah al-Theni, qui assure désormais l'intérim au poste de Premier ministre après la destitution mardi par le Parlement du chef du gouvernement Ali Zeidan, a assuré de son côté qu'il privilégiait le dialogue avec les rebelles de l'Est. «Le dialogue sera la règle (...) et nous sommes ouverts à tout le monde. Le problème sera réglé par le dialogue», a déclaré M. al-Theni, qui a prêté serment mercredi en tant que Premier ministre provisoire devant le CGN qui l'a chargé d'assurer l'intérim jusqu'à la nomination d'un nouveau chef de gouvernement dans un délai de deux semaines. Ali al-Hassi, un porte-parole du bureau exécutif de la Cyrénaïque (région orientale), bras politique du mouvement autonomiste, a confirmé qu'une initiative de dialogue leur a été proposée mercredi. «Nous n'allons pas l'accepter sauf si Abou Sahmein annule sa décision d'attaquer la Cyrénaïque», a-t-il dit.