Aujourd'hui, la Crimée doit décider de son sort par référendum. Le plébiscite doit montrer si les habitants de la péninsule souhaitent rester en Ukraine. S'ils votent pour le retrait de la région autonome de la juridiction de Kiev, la démarche suivante sera le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie. Les Criméens sont invités à répondre à deux questions : «Souhaitez-vous la réunification avec la Russie avec le statut de son entité territoriale ?» ou «Êtes-vous pour la réhabilitation de la Constitution de la République de Crimée de 1992 et le statut de Crimée comme partie de l'Ukraine ?». Les autorités de la région autonome sont sûres que plus de 80% des habitants de la péninsule prendront part au scrutin et se prononceront dans leur grande majorité pour son retrait de l'Ukraine. Andreï Kortounov, directeur général du Conseil russe pour les affaires internationales, partage ce point de vue : «Etant donné la situation très tendue et la nature cruciale de la question proposée pour le référendum, on peut légitimement s'attendre à un taux de participation très élevé. Il est difficile d'anticiper sur le résultat mais la plupart des sociologues estiment que les Criméens voteront pour le rattachement à la Russie». Peuvent prendre part au référendum tous les ressortissants ukrainiens majeurs habitant la péninsule et les ressortissants russes qui y ont permis de résider. La population de la Crimée atteint 1 million 800 000 personnes mais il a été imprimé plus de 2 millions 200 000 bulletins de vote. À la veille du référendum, les Criméens ont dû vérifier eux-mêmes que leurs noms figuraient bien sur les listes. C'est que le ministère ukrainien de la Justice avait bloqué la base de données contenant la liste des électeurs criméens. Par conséquent, on utilisera à la place les listes électorales des législatives de 2012 qui nécessitent une mise à jour. Il y aura des observateurs de 21 pays. Il est évident dès maintenant que la plupart des Etats refuseront de reconnaître les résultats du référendum, estime Andreï Martchoukov, directeur de recherche à l'Institut d'histoire russe. Deux morts dans des affrontements à Kharkov Par ailleurs, deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées vendredi dans des affrontements à Kharkov, la deuxième plus grande ville d'Ukraine (est), a annoncé hier Arsen Avakov, nommé ministre ukrainien de l'Intérieur par intérim par la Rada suprême (parlement du pays). «Une trentaine de personnes ont été interpellées. Il y a deux morts et plusieurs blessés dont un policier», a indiqué M. Avakov sur sa page Facebook. La police de la région de Kharkov a pour sa part précisé que les affrontements avaient fait cinq blessés. Selon les médias russes, les affrontements ont commencé après que des combattants du groupe ultra-nationaliste Pravy Sektor (secteur droit) venus d'Ukraine occidentale ont attaqué les manifestants pro-russes rassemblés au centre de Kharkov. Des manifestants ont poursuivi le véhicule des nationalistes qui se sont retranchés dans un édifice ont pris trois otages et ouvert le feu, tuant deux manifestants et blessant un policier. Plus tard, les extrémistes ont été arrêtés.
