S'il appelle le peuple algérien à voter «massivement» lors du prochain scrutin, le candidat Moussa Touati du FNA a par contre fustigé les partisans du boycott et le mouvement Barakat, qui manifeste contre un 4e mandat, les qualifiant de «semeurs de désespoir». Le président du Front national algérien (FNA) et candidat à l'élection présidentielle du 17 avril, Moussa Touati, a appelé hier à Alger le peuple algérien à participer en masse à ce rendez-vous électoral, même si, explique-t-il, il s'agissait de «mettre un bulletin blanc dans l'urne, car estime Touati, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger, il y va de son intérêt (le peuple)». Le vote est selon le candidat «un acte civique et un droit constitutionnel», et le boycott est synonyme à ses yeux de «renoncement à l'exercice de ce droit». Qualifiant les partis qui appellent au boycott de la présidentielle du 17 avril de «semeurs du désespoir», Moussa Touati a souligné que son parti «qui est dans l'opposition a décidé de participer à l'élection pour affronter la réalité». Pour M. Touati, le boycott de la prochaine élection n'apportera rien et ne permettra pas de changer les choses. Le FNA, a dit Moussa Touati «engagera des contacts avec les partis politiques qui prônent le boycott pour tenter de trouver un consensus dans le cadre des efforts visant à construire un pays où chacun trouvera sa place». Seulement, s'il les qualifie de «semeurs de désespoir» ignorant sans doute que le boycott est «un droit», il trouvera sûrement du mal à entrer en contact avec ces partis. Encore moins avec les animateurs et les sympathisants du mouvement Barakat, qui manifestent depuis déjà plusieurs jours pour dire non au 4e mandat du chef de l'Etat, d'autant qu'il les accuse d'obéir à un agenda étranger. «Ceux qui scandent ‘'Barakat'' s'adressent à qui ? À Bouteflika ? Au système en place ?», s'est-il interrogé avant de dire que «ces manifestations doivent servir un agenda étranger visant à déstabiliser le pays». Par ailleurs, Moussa Touati, qui postule pour la troisième fois à la magistrature suprême, a appelé les partis de l'opposition à «dire leur mot dans un cadre organisé afin de protéger les intérêts du pays». Présentant les grandes lignes de son programme de campagne, M. Touati a précisé qu'il sillonnera 38 wilayas, expliquant que sa campagne dont le coup d'envoi sera donné à partir d'El Bayadh sera axée sur l'explication de son programme électoral qui vise à «consacrer un système de gouvernance démocratique et social tel que voulu par les martyrs de la guerre de libération et énoncé dans la déclaration du 1er Novembre 1954». Pour Moussa Touati, le changement auquel aspire le peuple ne pourra se réaliser «qu'à travers l'urne». D'où son appel à un vote massif.