Pour Fawzi Rebaïne, candidat à la présidentielle du 17 avril, parler de neutralité de l'administration dans l'organisation de cette compétition électorale relève de la chimère. «La neutralité de l'administration est une chimère. Dans toutes les wilayas que j'ai déjà parcourues, les conditions pour un scrutin libre et transparent ne sont pas réunies», a-t-il déploré lors de son passage hier au Forum du quotidien Liberté. A bien l'écouter discourir pendant près d'une heure de temps, Rebaïne donne l'impression d'un candidat qui écarte toute possibilité de sortir vainqueur du prochain scrutin. Dans ce sens, l'orateur ne manque pas d'arguments en affirmant tout de go que «la bataille présidentielle est une bataille médiatique et de l'argent sale». Rebaïne, qui se dit exclu de cette bataille, a soutenu que celle-ci ne concerne que deux pôles, celui du président-candidat Abdelaziz Bouteflika d'une part, et du candidat libre, Ali Benflis, d'autre part. A l'évocation de ces deux concurrents dans la course pour le Palais d'El Mouradia, Rebaïne ne manquera pas de se montrer assez critique à leur égard. «Bouteflika ne peut constituer une alternative et Benflis est complice du système en place», martèle le même intervenant qui se dit être le seul candidat opposant parmi les autres postulants au poste de la magistrature suprême. «Je suis le seul candidat qui n'a jamais eu de complicité avec le système depuis 1962», a-t-il ajouté mettant l'accent sur la nature de militant imbu de patriotisme et qui ne se lasse jamais de «lutter pour le changement». «Je suis militant depuis 30 ans», a t-il appuyé. Faisant le point sur la campagne électorale qu'il a menée dans plusieurs wilayas du pays, le candidat Rebaïne affirme que ses conclusions à lui attestent de l'existence «d'une tension sociale et politique à la limite de la rupture». Il se dit surtout convaincu que «l'avenir du pays appartient aux forces vives du pays qui mènent une lutte quotidienne dans la rue». Ces «forces» sont, selon lui, «incorruptibles et leur engagement est à la hauteur de leurs convictions». Le président de AHD 54 se dit convaincu que «le pouvoir de l'argent ne peut durer éternellement et qu'à l'heure de vérité, il ne restera que ceux qui ont des convictions». Kerry est venu défendre les intérêts US Sollicité pour commenter la visite qu'effectue depuis hier le secrétaire d'Etat John Kerry, l'invité du forum de notre confrère Liberté a soutenu que «le contexte électoral dans lequel intervient cette visite ne peut diminuer en rien de l'intention des Américains de défendre leurs intérêts en Algérie. La vraie question qui se pose, ajoute Rebaïne, est de savoir si les intérêts de l'Algérie sont biens défendus par nos dirigeants à travers les relations qu'entretient le pays avec ses partenaires étrangers. «Je n'appréhende pas les visites qu'effectuent les étrangers dans notre pays, ce que je crains le plus, ce sont les dérapages de nos dirigeants», dira l'orateur. Fawzi Rebaïne, à qui certains des intervenants lui font le reproche de ne pas parler des scandales de corruption dans ses discours de campagne électorale, a rétorqué en affirmant que «la lutte contre la corruption n'est pas une question de règlement de comptes mais c'est plutôt une lutte qui doit porter sur l'instauration d'un Etat de droit avec des institutions fortes». Il rappellera qu'il est prévu dans son programme électoral de consolider au mieux le rôle de la Cour des comptes, de l'institution des Douanes et de l'inspection des finances.