À J-3 du lancement de la campagne électorale, les choses commencent à se mettre en place. Les six candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour participer à l'échéance électorale du 17 avril prochain, et qui ne sont pas à leur première expérience à l'exception du président du parti du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, ont mis en place leurs QG de campagne, leurs permanences au niveau des wilayas et ont finalisé leurs programmes de meetings. Leurs partisans, eux aussi, sont déjà sur le pied de guerre pour se lancer dans la bataille électorale. Les programmes électoraux d'au moins trois candidats, à savoir le candidat-président, Abdelaziz Bouteflika, l'ex-Premier ministre Ali Benflis et le «novice» de cette présidentielle, Abdelaziz Belaïd, sont connus. Le candidat Abdelaziz Bouteflika propose de «mobiliser au service d'un projet de développement global créateur d'emplois et de richesses durables pour les générations présentes et futures». Il promet la révision de la Constitution, le renforcement des mécanismes de lutte contre la corruption et le soutien renforcé à l'investissement qui devra élever le taux de croissance économique à 7%. Il est aussi question du confortement de la stabilité du pays, du renforcement de l'indépendance de la justice et la prévention et la lutte contre toutes les formes d'extrémisme. Ali Benflis, propose, de son côté, de faire des réformes économiques, des réformes de l'Etat et d'assurer l'indépendance de la justice. L'ancien chef du gouvernement, qui a baptisé son programme de «Projet de renouveau national», s'engage au «renforcement du pluralisme politique et une consolidation de la démocratie» et promet d'instaurer un «dialogue politique national pour approfondir le pluralisme politique et consolider la démocratie». Il fait mention de l'institution d'un «pacte national contre la corruption» et de la «modernisation et transparence institutionnelle». Croyant fortement en ses chances d'être consacré président le 18 avril prochain, Belaïd Abdelaziz propose l'accès au pouvoir des jeunes, et la prise en charge des préoccupations de cette catégorie. Le plus jeune des candidats ; dont le programme électoral porte le slogan «L'avenir, c'est maintenant», propose l'instauration d'un débat national pour l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Pour sa part, Moussa Touati qui postule pour la troisième fois à la magistrature suprême, n'a pas encore rendu public son programme mais a évoqué les grandes lignes. Un programme qui vise à «consacrer un système de gouvernance démocratique et social tel que voulu par les martyrs de la Guerre de libération et énoncé dans la déclaration du 1er Novembre 1954», a-t-il déclaré. Le programme de Louisa Hanoune, la secrétaire générale du PT, qui se présente également pour la troisième fois à la candidature suprême, n'a pas encore été rendu public mais les positions du parti des travailleurs reflètent ses grandes lignes. D'ailleurs, Ramdane Taazibt, membre de la direction et député du parti, a rappelé lundi dernier sur les ondes de la radio que «les positions du Parti des travailleurs sont claires et fidèles au même principe à savoir : l'intérêt du pays et empêcher à tout prix les pressions extérieures qui visent l'intégrité du pays (...) Redonner la souveraineté au peuple (...) Aller vers une constituante et une seconde République qui permettra pleinement à la démocratie de s'exercer (...)Séparer le pouvoir exécutif de l'autorité judiciaire; séparation de la religion dans l'exercice des pouvoirs; abrogation du Code de la famille ... ». Quand à Fawzi Rebaïne le président de Ahd 54, il a certes communiqué le programme de ses meetings, mais son programme reste pour le moment inconnu. A signaler enfin que la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain, devant être ouverte dimanche 23 mars, commencera majoritairement au sud et à l'ouest du pays. Quatre candidats ont déjà fait ce choix. Ali Benflis a opté, selon son directeur de campagne, pour les wilayas de Mascara et Aïn Témouchent, avant de prendre la direction d'Adrar dès le lendemain. Les partisans du président-candidat, Abdelaziz Bouteflika, ont également choisi le sud du pays. Le directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, devra faire le déplacement, dimanche prochain, à Tamanrasset pour donner le coup de starter à cette campagne. Le président du FNA, Moussa Touati, prendra la direction d'El Bayadh avant d'aller le lendemain à Adar. Le président du parti du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, entamera sa tournée électorale dans la ville de Djelfa. Seuls Louisa Hanoune et Fawzi Rebaïne ont opté pour l'est du pays. La secrétaire générale du PT devra animer son premier meeting à Annaba. Ali Fawzi Rebaïne, quant à lui, devra, selon le programme des meetings communiqué par sa direction de campagne, sillonner, du 23 au 28 mars, six wilayas de l'est et du sud-est du pays en commençant par Biskra. H. Y.