Le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel a estimé samedi à Alger que le message adressé par le président de la République Abdelaziz Bouteflika à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse constituait une feuille de route pour le renforcement et la promotion du secteur de l'Information en Algérie. "Le message adressé hier (vendredi) par le président de la République à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, constitue une véritable feuille de route. Le Chef de l'Etat a donné un délai jusqu' à la fin de l'année en cours pour le parachèvement des mesures a même de renforcer le cadre juridique régissant le secteur de l'Information", a soutenu, dans une déclaration à la presse, le ministre qui venait de se recueillir à la mémoire des journalistes assassinés par le terrorisme. Ce cadre, a-t-il expliqué, comprend les textes issus de la loi organique sur l'Information à l'instar de la loi relative à l'organisation de la publicité, "très importante pour l'organisation de cette activité caractérisée par une certaine anarchie". Entre autres lois susceptibles de renforcer le secteur de l'Information, M. Messahel a cité la loi sur l'activité audiovisuelle et celle régissant le sondage. "Toutes ces lois algériennes sont conformes aux standards internationaux", a insisté M. Messahel. A une question sur le retard mis dans la création du conseil de déontologie de la presse, le ministre a indiqué qu'il était dû au retard dans le processus de délivrance de la carte du journaliste professionnel, celle devant permettre, a-t-il, précisé de "faire la distinction entre celui qui est journaliste et celui qui ne l'est pas". "Nous n'avons pas encore mis en place le conseil de déontologie car nous n'avions pas encore de vision précise sur celui qui est journaliste et celui qui ne l'est pas. Mais avec le lancement de la remise de la carte du journaliste professionnel, nous serons en mesure de nous organiser et de créer ce conseil", a expliqué le ministre. Pour la carte nationale du journaliste professionnel, le ministre a rappelé que le décret exécutif portant cette carte a été signé la semaine dernière par le Premier ministre à l'issue d'un long débat et d'une concertation avec toutes les parties concernées. Pour le ministre, la signature de ce décret "ouvrira la voie à la délivrance de la carte et favorisera l'organisation de la profession en établissant la distinction entre celui qui est journaliste et celui qui ne l'est pas". "Les articles 73 et 74 de la loi organique définissent les critères d'octroi de la carte de journaliste et les modalités de délivrance qui se fera en deux phases la première consistant en la mise en place d'une commission provisoire qui délivrera une carte provisoire en attendant l'installation dans un délai ne dépassant pas 18 mois, d'une commission permanente composée de représentants de la presse et de l'Etat", a-t-il rappelé. "Cette commission permanente comptera 12 membres. Un représentant des journaliste et un représentant de l'Etat la présideront par alternance", a fait savoir le ministre. L'organisation du secteur de l'Information exige la présence d'une "organisation forte" qui sera le "partenaire" de l'Etat pour la promotion et le développement du secteur, a-t-il enchaîné avant d'ajouter que "nous avons franchi une importante étape au profit de la profession mais il n'est pas possible d'organiser la presse sans partenariat avec l'Etat et les professionnels du secteur. Nous avons besoin d'une organisation forte qui représente les journalistes et qui soit un partenaire puissant dans toutes les questions qui intéressent la profession. Il a en outre estimé qu'une des priorités, dans les prochaines étapes, pour l'Etat et les professionnels du secteur concernait la mise en place d'une autorité de régulation de la presse écrite. Il n'est pas facile, en l'absence d'une organisation représentant les journalistes de créer cette instance qui joue un rôle prépondérant dans la promotion de l'action journalistique, a-t-il considéré.