Au lendemain de la désignation d'un nouveau gouvernement, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a posé les jalons du plan d'action à large spectre politico-économique, placé sous le sceau de "l'urgence" pour répondre aux attentes de la population, notamment la jeunesse. Ces "premières directives" balisant une feuille de route appelée à être approfondie à court terme, placent la "bonne gouvernance" et la lutte contre la "corruption" et plus généralement la "préservation des deniers publics" au premier rang de ses priorités. Comme il s'y est engagé au cours de la campagne électorale, le président Bouteflika prône le renforcement de la démocratie participative en mobilisant le concours de la société civile "notamment dans la gestion locale". Un nouveau découpage territorial sera, dans la même veine, mis en route prioritairement au Sud et dans les Hauts Plateaux. Les instruments de régulation des médias, placés également au rang de ses priorités, doivent se traduire par la mise en place "sans délai" des deux autorités de régulation tant de l'audiovisuel que de la presse écrite. Le second volet de ces "premières directives" en vue d'élaborer "le Plan d'action du gouvernement" a trait au développement économique et son corollaire l'emploi, s'appuyant sur la réforme économique et sociale, la diversification de l'économie et l'amélioration de ses performances et s'adossant sur le "Pacte national économique et social de croissance", conclu en février dernier. Dans cette perspective, le Programme 2015-2019 d'investissements et de développement, doit être élaboré dans la "concertation nationale et locale", en tirant les leçons des expériences passées, de sorte à en améliorer l'impact sur le développement local, le développement humain et la promotion d'une économie compétitive. Au plan de la régulation du marché intérieur, le président Bouteflika enjoint le gouvernement d'assurer, à court terme, un bon approvisionnement et régulation du marché dans la perspective du mois de Ramadhan et de la période estivale. Quant à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le président a instruit le gouvernement de poursuivre les négociations avec l'OMC en "veillant à sauvegarder les intérêts de l'économie nationale". Le gouvernement qui doit finaliser ce Plan d'action dans un court délai est appelé à livrer "une véritable course contre la montre" pour répondre aux attentes de la population notamment la jeunesse. Révision de la constitution: lancement des concertations début juin Abordant un projet politique-phare des réformes qu'il a initiées depuis 2011, le président Bouteflika a annoncé qu'à la mi-mai, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires des propositions d'amendements dégagées par la Commission d'experts. Dès début juin, des concertations seront menées par le Directeur de cabinet de la présidence, le ministre d'Etat M. Ahmed Ouyahia, "sous l'autorité" du président de la République, "pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions" que ces personnalités "auront eu le temps d'étudier". Le président a tenu à préciser que la révision constitutionnelle mérite le concours de "tous les acteurs politiques, dans le respect des différences et même des divergences tout à fait acceptables dans notre pays qui s'enorgueillit du niveau déjà atteint par son pluralisme démocratique". Aussi, le président renouvelle-t-il son "appel aux personnalités, aux partis politiques et aux organisations à s'associer à ce chantier d'importance nationale qui, je le souhaite, aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle", dira-t-il. La commission d'experts, a-t-il rappelé, a été saisie des propositions relatives à la révision constitutionnelle, émanant des partenaires consultés, sans qu'"aucune limite préalable" n'ait été fixée à cette instance, "hormis celles relatives aux constantes nationales et aux valeurs et principes fondateurs de notre société". Cette commission a élaboré des "propositions d'amendements" visant à "consolider la démocratie participative, renforcer les droits et libertés individuels et collectifs, et conforter l'Etat de droit dans notre pays". Plus concrètement, le président Bouteflika a précisé que les amendements proposés par cette Commission sont notamment destinés à "renforcer la séparation des pouvoirs et le rôle du Parlement, à conforter l'indépendance de la Justice, à affirmer la place et les droits de l'opposition, et à consolider les garanties des droits et libertés des citoyens". "J'ai chargé le Ministre d'Etat, Directeur de Cabinet de la Présidence de la République de conduire, sous mon autorité, l'ensemble de l'opération indiquée plus haut. La transparence entourera ces contacts et consultations pour permettre à l'opinion d'en suivre le déroulement", a souligné le Chef de l'Etat. "Une fois ces consultations achevées, un projet consolidé de révision constitutionnelle sera élaboré, en prenant en considération les vues et propositions des partenaires à ce dialogue. Ce texte fera alors l'objet de la procédure relative à la révision constitutionnelle, sur le fondement de l'article 174 ou 176 de la Loi fondamentale en vigueur", a conclu M. Bouteflika.