L'Algérie est sollicitée pour augmenter le volume des approvisionnements en hydrocarbures pour l'Europe et renforcer sa contribution à la sécurité énergétique de cette région, a affirmé mercredi à La Haye le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. "L'Algérie est attendue pour accroître sa contribution à l'approvisionnement de l'Europe en hydrocarbures et participer à assurer sa sécurité énergétique", a indiqué M. Lamamra à des journalistes à l'issue de sa visite de travail au Pays-Bas. Le ministre a souligné, à ce propos, que les Pays-Bas, très préoccupés par la question de la sécurité énergétique de l'Europe, affichent "un intérêt particulier pour le renforcement du rôle de l'Algérie dans la préservation de cette sécurité par l'accroissement de ses approvisionnements". "Mais l'Algérie a ses propres ambitions et perspectives", a-t-il poursuivi, ajoutant que ces perspectives "s'inscrivent dans le prolongement (…) du programme du président de la République qui comprend la démarche que l'Algérie va adopter les cinq prochaines années notamment en matière de consolidation de la démocratie, de démocratisation des services publics, de renforcement des acquis de développement partagés par l'ensemble de la population". Au delà de l'aspect commercial, l'Algérie est donc intéressée par "davantage d'investissements notamment dans le domaine des technologies de pointe pour que le potentiel économique du pays soit pleinement exploités", a souligné le chef de la diplomatie algérienne. "Je pense que les Européens vont comprendre l'agenda de l'Algérie et comprendre aussi que la démarche de l'Algérie qui maîtrise sa destinée politique et économique est une démarche appropriée par les Algériens", a insisté le ministre. "J'ai constaté que le partenaire néerlandais a compris l'importance de l'Algérie et son poids régional en tant que pays exportateur de stabilité", a-t-il encore ajouté. La visite d'une journée à la Haye, a permis au ministre algérien des Affaires étrangères d'exposer aux partenaires néerlandais les perspectives économiques et politiques de l'Algérie au lendemain de l'élection présidentielle du 17 avril et l'engagement pris par le président de la République concernant l'amendement de la Constitution et l'adoption d'un nouveau programme quinquennal. De son côté, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans, a affirmé que les entretiens avec M. Lamamra ont porté, outre le volet énergétique, sur les développements récents dans la région, notamment au Mali où quelque 500 soldats bataves sont présents. "Nous comptons sur la coopération avec l'Algérie pour le maintien de la paix au Mali", a-t-il déclaré. M. Timmermans a également affiché l'intérêt de son pays pour identifier de nouvelles voies de coopération et de partenariat avec l'Algérie dans les domaines politique, économique, technique et même culturel. Lors de sa visite à La Haye, le ministre algérien s'est entretenu avec la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la coopération au développement, Mme Lilianne Ploumen, ainsi que le ministre des Affaires économiques, Henk Kamp. M. Lamamra a également visité le siège de la Cour international de justice (CIJ) où il a été reçu par son président Peter Tomka. Il a, à cette occasion, rencontré deux ressortissants algériens employés par la CIJ. M. Tomka a salué "la contribution de l'Algérie dans le maintien de la paix et la stabilité dans le monde", soulignant le rôle important de l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mohamed Bedjaoui, comme président de cette institution.