Les syndicats étaient réunis hier matin pour discuter des suites à donner à la journée de mobilisation interprofessionnelle de la veille qui a rassemblé dans les rues entre 1,2 et 3 millions de personnes, selon des sources. La réunion a commencé vers 8h30 au siège de Solidaires dans le 19e arrondissement de Paris, a-t-on constaté sur place. Une conférence de presse est prévue en fin de matinée. Les représentants des huit organisations à l'origine des mobilisations des 29 janvier et 19 mars (CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC, UNSA, FSU, et Solidaires) sont présents autour de la table. Avant le début de la réunion, la plupart des syndicats se prononçaient pour l'organisation d'une nouvelle journée de mobilisation à l'occasion du 1er mai, précédée de mobilisations régionales durant le mois d'avril. La FSU et Solidaires, pour leur part, penchaient pour l'organisation de nouvelles manifestations avant les vacances de printemps qui commencent le 4 avril. La mobilisation de jeudi exprime «une angoisse collective profonde», selon Henri Guaino. Le conseiller spécial du président de la République, Henri Guaino, a vu hier «une angoisse collective (...) profonde» dans la mobilisation de la veille, mais a affirmé que «le calendrier du gouvernement ne peut pas être dicté par le nombre de manifestants». «Il n'y a pas eu énormément plus de manifestants hier que la première fois», a-t-il estimé sur LCI. «Un million et demi, deux millions, trois millions, comme certains le prétendent dans les rues, ça fait quand même une petite fraction du corps électoral.» «Tous les manifestants n'étaient pas là pour exprimer une défiance personnelle, une haine vis-à-vis du président ou du gouvernement», mais c'était «l'expression d'une angoisse collective», a jugé Henri Guaino. «Je ne pense pas qu'il y ait rupture de confiance, il y a un grand désarroi et une profonde angoisse.» Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a prévenu qu' «on ne peut pas faire un sommet social tous les jours». «On ne peut pas faire un nouveau plan de relance, un nouveau plan social à chaque fois qu'il y a une manifestation.» «Le calendrier du gouvernement ne peut pas être dicté par le nombre de manifestants dans la rue, par le calendrier des manifestations ou des grèves. Il est dicté par les problèmes, par le calendrier de la crise économique», a-t-il martelé.