Le président du Conseil d'administration (CA) de la Société nationale des transports routiers (SNTR-Formation), Tahar Messaoud Nacer, a plaidé hier pour la mise en place d'un observatoire national en vue de juguler et réduire les accidents de la circulation. S'exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Messaoud Nacer a indiqué que l'ampleur des accidents de la route impose la mise en place d'une institution multidisciplinaire chargée de proposer les mesures adéquates pour freiner le rythme des accidents. Dans l'immédiat, il a préconisé l'application de la loi dans toute sa rigueur. «Il faut appliquer les sanctions prévues par la loi et ne plus temporiser ni faire du social, car c'est un fléau qui coûte très cher en vies humaines», a-t-il dit, tout en insistant : «Il faut cesser la complaisance dans le traitement des retraits de permis de conduire et bannir le piston», a-t-il martelé. Le même responsable a déploré, en outre, le retard enregistré dans la mise en place du fichier des infractions de la route et du fichier des permis de conduire. «Ces deux fichiers sont des outils importants pour la répression des chauffards récidivistes», a-t-il expliqué. Au titre des mesures de coercition, M. Messaoud Nacer a également plaidé pour l'installation de commissions «mobiles» de retrait du permis de conduire en vue de sanctionner rapidement les auteurs d'infractions au code de la route. «Il faut instaurer ces commissions dans des véhicules banalisés pour intercepter, à travers les barrages, les chauffards et les conduire immédiatement au premier bureau de l'APC, où elles peuvent se réunir en séance tenante et prononcer la sanction. «Les sanctions doivent aller jusqu'à l'annulation du droit de conduire pour les infractions graves et les récidivistes», a-t-il encore suggéré. «Pour ce qui est du permis de conduire, poursuit-il, nous pouvons par la suite le transmettre par courrier en prenant en compte l'adresse du conducteur. Améliorer la formation des conducteurs Concernant la mise en place d'une politique de prévention routière, Messaoud Nacer a souligné la nécessité d'améliorer la formation des conducteurs. «La pédagogie doit prendre le pas sur l'aspect commercial», a-t-il affirmé, ajoutant que les pouvoirs publics devraient renforcer les effectifs des examinateurs de permis de conduire. «Le temps d'évaluation consacré aux élèves conducteurs est insuffisant», a-t-il soutenu, soulignant que l'examen de conduite ne doit pas être une procédure expéditive. Toujours au titre des mesures de prévention, il a insisté sur la nécessité d'équiper les véhicules poids lourds et transports en commun de chronos tachygraphes. Selon lui, cet équipement a une vocation dissuasive car «il a une fonction de boîte noire qui renseigne sur le comportement du conducteur pendant tout son trajet, temps de conduite et de repos, vitesse...». Evoquant le drame qui a endeuillé les familles des collégiens fauchés la semaine dernière par un poids lourd à Skikda, M. Tahar a rappelé l'absence de l'application de la loi, à savoir l'opération de pesage. Le poids ne devant pas dépasser pour certains véhicules les 13 tonnes au sortir des ports, alors que beaucoup vont bien au-delà, à savoir les 40, voire les 60 tonnes. Il a, dans ce sens, évoqué la nécessité de mettre en place des ponts bascules sur les grands axes autoroutiers en vue de contrôler le poids des véhicules concernés. S'agissant des véhicules de transport collectif, le président du CA de l'entreprise SNTR-Formation a préconisé de fixer une limite d'âge pour ce type de véhicule tout en renforçant les dispositions concernant le contrôle technique et la maintenance. A noter que les accidents de la route ont fait près de 1000 morts durant le premier trimestre 2014 et environ 13 815 blessés, soit une augmentation de 16,6% par rapport à l'année dernière.