Le responsable, qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale, a affirmé que les poids lourds (camions, bus, camionnettes et fourgons) occupent plus de 20% de la surface circulatoire, ce qui constitue un véritable danger pour les autres automobilistes, de jour comme de nuit, quand ces véhiculent ne respectent pas les normes et les règles de sécurité. D'autre part, M. Nacer dira que le manque de formation des conducteurs de poids lourds constitue aussi un problème, car le transport de certains chargements tels les produits inflammables ou chimiques dangereux nécessite une formation complémentaire, aussi bien pratique que théorique. C'est pourquoi le Groupe Sntr a créé une filiale de formation, qui a été mise en place il y a six mois pour prendre en charge l'instruction de ses chauffeurs quant aux dangers que représente la catégorie de véhicules qu'ils conduisent et les sensibiliser au respect du tonnage et à la maîtrise de leur engin. A ce propos, le responsable dira que la formation au permis de conduire «laisse à désirer». Par ailleurs, M. Nacer déplorera l'absence totale de signalisation sur les routes pour les poids lourds, comme la limitation de vitesse, et des équipements pour le contrôle tel le chrono-tachygraphe, plus communément connu sous le nom de «mouchard». «Cet outil est un auxiliaire des forces de sécurité, c'est comme la boîte noire d'un avion qui nous renseigne sur les activités du chauffeur», dira le responsable. En effet, le «mouchard» enregistre plusieurs informations concernant la conduite du chauffeur, en ce qui concerne la vitesse, le temps de conduite, le temps de repos, qui sont autant de causes d'accidents, d'où sa nécessité, explique le responsable. En outre, le responsable abordera le problème du non- respect du tonnage des poids lourds en précisant que la surcharge est un véritable danger, car la conduite avec une charge change complètement par rapport à celle à vide, c'est dire les dangers d'une surcharge. Aussi, M. Nacer recommandera-t-il la mise en place de ponts-bascules pour le pesage des camions et le contrôle des charges. Sur un autre plan, le responsable évoque l'état vétuste du parc national. «Le parc national est un peu vieux, 74% des véhicules ont plus de 20 ans», indiquera-t-il. Il ajoutera à ce sujet qu'il faut trancher définitivement la question du retrait de certaines tranches d'âge de véhicules de nos routes. S'exprimant sur la question du nombre des véhicules poids lourds sur les routes, M. Nacer dira que le parc national est constitué à 15% de véhicules de transport de marchandises. Les marchandises transportées se répartissent sur d'autres véhicules de catégorie moins lourde, tels les camionnettes et les fourgons, ce qui multiplie le nombre de véhicules lourds en circulation sur les routes chaque jour. Il est également nécessaire, selon le responsable, de relever le problème de perturbation de la circulation dans les villes causée par les poids lourds. Certaines villes, dira-t-il, ont vu l'état de leurs routes se dégrader encore plus, car elles ne sont pas assez structurées pour accueillir le nombre important de véhicules de cette catégorie, d'autant plus avec le non-respect du tonnage, par les conducteurs, qui se généralise. Il faut respecter toutes les prescriptions réglementaires dont la mise à niveau de la signalisation qui n'est pas présente actuellement, et la limitation de la vitesse de ces engins, de jour comme de nuit, vides ou chargés. «On ne peut pas transporter de la marchandise ou des personnes par voie routière sans préparer une logistique. Il est temps de développer ce créneau qui va permettre d'articuler et d'organiser l'optimisation des transports et d'éviter les fameux parcours à vide de certains camions qui occupent inutilement les routes», dira-t-il. Selon M. Nacer, la circulation de ces engins de gros gabarit doit être accompagnée de toute une logistique et des mesures de précautions et de sécurité. En ce qui concerne la politique entreprise par le Groupe Sntr, en termes de formation et d'accompagnement des conducteurs de poids lourds, le responsable affirme que l'entreprise «travaille dans ce sens. Notre objectif est d'offrir une formation complète et spécialisée pour les conducteurs. Nous faisons également des tests de sélection des chauffeurs au profit des entreprises et nous accompagnons tout cela par des cours théoriques». A ce propos, il estimera qu'il est nécessaire d'aller vers le permis de conduire professionnel, sachant que le brevet professionnel est prévu par la loi mais il n'est pas encore en vigueur. Il a également souhaité la mise en place d'un fichier national des permis de conduire, qui permet un suivi de toutes les infractions, qu'il s'agisse de poids lourds ou légers, surtout que le législateur a alourdi les sanctions pour les chauffards en cas d'infraction et de délit, dira le responsable qui insiste aussi sur l'importance de l'entretien et la maintenance des véhicules, qui doit se faire tout au long de l'année et ne pas se limiter aux contrôles techniques, qui d'ailleurs doivent être multipliés. A. K.