Le débrayage du personnel de l'usine turque de sidérurgie Tosyali Iron& Steel Industry Algeria, située à Chéhairia, dans la daïra de Béthioua, tend à se durcir et les 400 travailleurs algériens de cette entité industrielle campent toujours sur leurs positions. Les protestataires qui ont entamé leur grève il y a une dizaine de jours veulent paralyser totalement l'usine pour faire valoir leurs droits, ont-ils affirmé. Dans le cadre de ce débrayage, les protestataires ont saisi, avant-hier, l'inspection du travail située à Arzew, seule institution compétente en matière de règlement des litiges au niveau local. En effet, lors de la réunion qui s'est tenue la semaine dernière en marge d'un sit-in des protestataires devant le siège de la wilaya, le SG de cette institution avait recommandé à la délégation des grévistes qu'il avait reçue de se rapprocher de l'inspection du travail de la daïra d'Arzew. Cette dernière avait alors proposé la mise sur pied d'un comité des grévistes, composé de cinq membres pour engager d'éventuelles négociations avec l'employeur. En contradiction avec les recommandations du représentant du wali, avons-nous appris, qui leur avait proposé de reprendre le travail et d'engager, en parallèle, des pourparlers, les grévistes sont restés, toute la journée d'avant-hier, présents aux abords de l'entrée de l'usine, attendant les résultats d'une première entrevue de leurs représentants avec les responsables de l'inspection du travail. Les travailleurs grévistes sont décidés à aller loin pour obtenir gain de cause. Ils réitèrent leur plateforme de revendications qui contient, entre autres, l'amélioration de leurs conditions sociales et professionnelles à l'intérieur du complexe et le retrait de confiance du conseil syndical non représentatif des travailleurs. Certains grévistes nous ont annoncé que leur employeur, Tosyali, a menacé de recourir à des agents externes pour maintenir l'activité de l'entreprise. «C'est une volonté de casser notre mouvement de protestation et nous nous opposerons à ces renforts», indiquent-ils, tout en précisant que ces agents externes, une quarantaine, sont de nationalité turque. Pour rappel, ce complexe de sidérurgie connait sa troisième grève en une année, ce qui pose beaucoup d'interrogations et exige une intervention rapide des autorités compétentes pour mettre en place des conditions qui favorisent le dialogue et qui préservent surtout la relation employeur-employé, de possibles manipulations.