Dans la matinée d'hier, les travailleurs du complexe sidérurgique turc de Béthioua ont décidé de fermer l'accès de cette unité de production. C'est ainsi que, depuis quelques jours, la situation gronde dans cette entreprise, présentée comme un modèle, dans le cadre de la coopération algéro-turque. En l'absence de toute organisation pouvant exprimer leurs doléances, les travailleurs se sont lancés dans une sorte de grève sauvage. Cette action a coïncidé avec l'arrivée du big boss', dont l'usine porte le nom : Tosyali. Après la fermeture des portes par les travailleurs, des éléments de la Gendarmerie nationale, ainsi que le chef de daïra de Béthioua, se sont rendus sur les lieux. Notons que seuls quelques cadres, parvenus à pénétrer avant 8h du matin, ont pu rejoindre leurs bureaux avant la fermeture de l'accès. En milieu de journée, le staff dirigeant a tenu une réunion avec les inspecteurs du Travail, dépêchés sur les lieux par les responsables locaux. Quant aux travailleurs, ils attendaient un signe de la part de l'employeur pour pouvoir engager des discussions avec lui. Parmi les premières revendications, ils réclament le même traitement que celui accordé à leurs camarades turcs. Bien évidemment, ils exigent l'arrêt de ce qu'ils appellent « les licenciements abusifs ». Au courant des deux dernières semaines, on a recensés 40 licenciements, nous affirme-t-on. A part que nos interlocuteurs ne différencient pas entre « essai non concluant » et « licenciement ». Précisons que cette usine, présentée comme le plus gros investissement étranger, hors hydrocarbures, est entrée en fonction le mois de juin dernier, lors de la visite du Premier ministre turc, à Oran, pour procéder, en compagnie de Abdelmalek Sellal, à son inauguration. Spécialisée dans la production du fer à béton, elle doit exporter après la satisfaction de la demande du marché locale, déjà énorme. L'usine emploie 726 travailleurs et elle est appelée à s'élargir, dans un proche avenir. Parmi les autres revendications dont parlent les travailleurs grévistes, en dehors des augmentations salariales, les différentes primes et l'assurance du transport, on évoque la possibilité de monter une section syndicale pour prendre en charge les préoccupations des travailleurs. Ce conflit a, quelque peu, dérouté les responsables turcs qui ne parlent que de création d'emplois et de formation dispensée, gracieusement, aux travailleurs. Tout indique que ce bras de fer a toutes les chances de s'aggraver, dans les jours à venir, à la veille de l'Aïd. A noter que toutes nos tentatives d'entrer en contact avec les responsables de l'entreprise ont été vaines.