De 2002 à 2014, l'histoire récente des finales de Ligue des Champions du Real Madrid est marquée par la présence de Zinedine Zidane, joueur puis entraîneur-adjoint et trait d'union entre deux équipes et deux époques. La dernière finale de C1 disputée par le grand club espagnol remonte maintenant à 12 ans, une époque où Zidane, N.5 sur le dos, était le meneur de jeu du Real. Depuis cette date, les grands joueurs et les grands coaches se sont succédés au Real mais jusqu'à cette saison, les Merengue n'étaient plus parvenus à se hisser jusqu'à la finale. Samedi à Lisbonne, Zidane sera encore là côté Real, mais dans le rôle et le costume de l'adjoint de l'entraîneur Carlo Ancelotti. L'ancien N.10 des Bleus portera-t-il chance au Real, en quête de sa dixième Ligue des Champions ? La neuvième, décrochée en 2002 à Glasgow face au Bayer Leverkusen (2-1), doit en tous cas beaucoup à Zidane, alors au sommet de son art et auteur ce jour-là d'un but inoubliable. "On peut rester indéfiniment à l'entraînement pour tout préparer. Mais il peut toujours arriver quelque chose de spécial, pour lequel on ne peut rien prévoir. Dans notre cas, ça a été le but de Zidane", dira ensuite l'entraîneur de Leverkusen Klaus Toppmöller. Ce but, Zidane l'a marqué de volée, en lucarne, depuis l'entrée de la surface de réparation et de son (théoriquement) mauvais pied, le gauche, qui lui a pourtant servi à marquer quelques-uns de ses plus beaux buts. Surtout, il avait su par sa précision technique et son impeccable équilibre transformer en pure beauté un épouvantable ballon en cloche balancé de la gauche par Roberto Carlos. "Il m'a jeté une pierre", plaisantera ensuite le Français. Mais depuis, rien. Club le plus titré en C1 (neuf titres sur 12 finales disputées), le Real n'avait plus retrouvé ces hauteurs. Charisme et personnalité Alors, retrouver samedi Zidane sur le banc pour cette nouvelle finale peut apparaître comme un signe pour les supporters de la "Maison Blanche". D'abord conseiller sportif du président Florentino Pérez puis directeur sportif du Real, Zidane s'est en effet considérablement rapproché du terrain cette saison avec un rôle d'adjoint d'Ancelotti loin d'être symbolique pour celui qui ne cache plus ses envies d'entraîner au plus haut niveau. "Il est en train d'apprendre le travail d'entraîneur. Il est consciencieux, il a le charisme et la personnalité nécessaires pour cela. Il est en train d'apprendre comment programmer les entraînements, comment parler aux joueurs, comment les motiver. Par conséquent, je crois qu'il est prêt à entraîner n'importe quelle équipe", a déclaré Ancelotti la semaine dernière. En janvier, le technicien italien avait donné un peu plus de détails sur le travail de son adjoint. "Zidane effectue parfois un travail individuel avec les joueurs. Il intervient à l'entraînement pour prendre du temps avec les attaquants, leur donner des conseils pour se démarquer", avait-il dit. On a aussi souvent vu cette saison Benzema courir jusqu'au banc de touche pour se jeter dans les bras de son compatriote, qui a su lui rendre confiance quand il traversait une période compliquée en Bleu. Et en cas de succès samedi, c'est toute l'aficion du Real qui serait reconnaissante à Zidane pour un nouveau triomphe. L'intéressé, lui, pourrait partir l'esprit tranquille, à Bordeaux ou ailleurs, apprendre le métier d'entraîneur. Pour viser, encore, la Ligue des Champions.