Le nouveau texte adopté par le Conseil des ministres portant sur l'exploitation du gaz de schiste se fixe un objectif lointain, a réaffirmé hier le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de la présentation du plan d'action du gouvernement à l'APN, précisant que cette nouvelle loi vise à préparer le terrain à l'extraction de cette richesse dans un futur lointain. «Nous avons adopté un nouveau texte sur le gaz de schiste et nous devons expliquer à nos citoyennes et citoyens qu'on ne peut se dérober à son exploitation à long terme», a-t-il déclaré, soulignant toutefois que son exploitation «n'est pas à l'ordre du jour». «Le Conseil des ministres n'a pas encore donné le feu vert pour l'exploitation du gaz de schiste et le nouveau texte a pour premier objectif d'évaluer le potentiel schisteux en Algérie», dira-t-il, tout en indiquant que dans les cinq prochaines années, le secteur de l'énergie va entamer la phase préparatoire de l'exploitation à long terme du gaz de schiste par des forages pilotes afin de définir les procédés de production des hydrocarbures non conventionnels. «Cette phase préparatoire sera axée sur la formation des cadres de Sonatrach aux meilleurs procédés de production du schiste», a enchaîné le Premier ministre qui a annoncé la création prochaine d'une école de formation. Défendant l'option du schiste, M. Sellal a tenu à préciser que son exploitation a été rendue nécessaire pour assurer la sécurité énergétique de l'Algérie à très long terme. C'est à ce titre qu'il a souligné que le pays se doit à l'avenir de conforter ses réserves de gaz et de pétrole en vue de maintenir ses volumes d'exportation et, partant, préserver sa position d'acteur actif sur le marché international des hydrocarbures. «Il est nécessaire d'intensifier les efforts d'exploration et de développement en mettant en production de nouveaux gisements de pétrole et de gaz pour renouer avec la croissance en matière de production qui a baissé l'année dernière», précise-t-il. Si les réserves restent d'ici à 2030 à leur niveau actuel, «nous couvrirons la demande nationale et il restera très peu pour l'exportation». A propos des effets secondaires de cette exploitation pour l'environnement, le chef de l'Exécutif a tenu à préciser que son gouvernement, conscient des dangers, ne nie pas les aspects négatifs de cette exploitation. «Nous allons prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger nos ressources hydriques. Nous n'allons pas prendre le risque de porter atteinte à l'environnement», a-t-il promis.