L'incertitude régnait toujours mardi sur la forme physique de quatre stars (Cristiano Ronaldo, Franck Ribéry, Diego Costa et Luis Suarez) et sur certains stades, à neuf jours du Mondial-2014, tandis que deux équipes arrivaient au Brésil. Les 32 équipes qualifiées pour la compétition (12 juin-13 juillet) avaient jusqu'à ce lundi pour envoyer à la Fifa leurs listes de 23 joueurs, sachant qu'une sélection peut encore remplacer un joueur blessé jusqu'à 24 heures avant le coup d'envoi de son entrée en lice. Principale annonce, la Colombie a renoncé à son buteur Falcao, pas remis d'une blessure grave au genou gauche. Si l'Argentin Messi et le Brésilien Neymar vont bien, quatre autres fers de lance d'équipes de tout premier plan sont incertains pour le premier match de leur sélection. Cristiano Ronaldo au premier chef: le Ballon d'Or 2013, forfait pour le match amical du Portugal contre la Grèce samedi (0-0), soigne toujours en salle sa cuisse gauche, qui a perturbé sa fin de saison conclue par le titre de champion d'Europe avec le Real Madrid. La Selecçao a été reçue par le président du Portugal Anibal Cavaco Silva lundi avant de s'envoler pour un stage aux Etats-Unis. Elle viendra au Brésil le 11 juin et priera pour pouvoir compter sur son capitaine dès le 16 contre... l'Allemagne. Aptes pour le premier match ? Or, la Nationalmannschaft connaît aussi des pépins physiques, chez trois cadres: le gardien Neuer, le capitaine Lahm et le vice-capitaine Schweinsteiger, convalescents. "Je suis persuadé que les trois joueurs seront à la disposition de l'entraîneur (Joachim Löw) pour le coup d'envoi du Mondial", a toutefois assuré dimanche le manageur de l'équipe, Oliver Bierhoff. L'atout-maître du Bayern Munich et de la France, Ribéry, a bien été inclus dans la liste mais sa lombalgie inquiète toujours les Bleus. Le match amical contre la Jamaïque dimanche sera donc crucial pour le jauger. Les hommes de Didier Deschamps entameront leur compétition par le modeste Honduras. Quant à Diego Costa, le Brésilien naturalisé espagnol de l'Atletico Madrid a connu une fin de saison hachée par une blessure musculaire, qui a écourté sa finale de Ligue des Champions. Optimiste, il a affirmé lundi qu'il pourrait "bien sûr" disputer le premier match de la Seleccion contre les Pays-Bas le 13 juin, remake de la finale du Mondial-2010 (1-0 a.p.). L'entrée en lice de l'Uruguay est moins huppée, contre le Costa Rica, et la Céleste espère surtout pouvoir compter sur Suarez contre l'Angleterre et l'Italie. La récupération de l'attaquant de Liverpool, meilleur buteur du Championnat d'Angleterre (31 buts) opéré d'un genou le 22 mai, est "en bonne voie", selon l'encadrement médical uruguayen, sans certitude néanmoins. 'Course contre-la-montre' En parallèle à ces interrogations sur les stars subsistent celles sur les stades. Et d'abord celui de Sao Paulo, lieu du match d'ouverture (Brésil-Croatie) et qui, comme s'y est résolu la Fifa, ne sera prêt qu'à "la dernière minute". Le deuxième test officiel, dimanche, n'a pu être la répétition générale prévue, avec moins de 40.000 spectateurs contre quelque 65.000 pour le match d'ouverture. Le Comité d'organisation local (COL) a affirmé que tout serait prêt à temps, mais des doutes demeurent notamment quant aux tribunes temporaires et aux loges VIP, qui doivent accueillir des chefs d'Etat. Sur les douze enceintes du Mondial, qui devaient initialement toutes être livrées le 31 décembre et ont alimenté la chronique de ces derniers mois, entre les décès d'ouvriers (huit au total) et les multiples contre-temps, quatre autres en sont encore aux finitions, de nature et ampleur diverses: Curitiba, Cuiaba, Porto Alegre et Natal. Cette "course contre-la-montre" évoquée par la Fifa devient plus aiguë à mesure que débarquent les sélections. Mardi, c'était au tour de la Croatie et de l'Iran de rejoindre l'Australie, première délégation étrangère arrivée au Brésil, mercredi dernier. La présidente Dilma Rousseff et le N°1 de la Fifa Joseph Blatter ont fait assaut d'optimisme lundi lors d'une rencontre. La centaine de manifestants mardi devant l'hôtel de la Seleçao à Goiânia (centre), avant le match amical contre le Panama, ont cependant rappelé que la dimension sociale pouvait secouer le pays à tout moment.