L'Algérie est engagée à résoudre "définitivement" les problèmes des personnes ayant pris les armes pour défendre l'Etat, a affirmé jeudi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, précisant que la réconciliation nationale n'est autre qu'une "action civilisée" visant la réalisation de la cohésion entre les Algériens. Répondant aux interrogations des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur le plan d'action du gouvernement qui a été adopté par la suite à la majorité absolue, M. Sellal a précisé que l'Algérie est engagé à "résoudre définitivement les problèmes des personnes qui ont pris les armes pour défendre l'Etat". Il a assuré que la réconciliation nationale initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, était une "action civilisée" visant à réaliser la "cohésion" entre les enfants d'un même pays. Mettant en évidence ce genre d'actions, M. Sellal a rappelé les vœux de plusieurs pays voulant tirer profit de l'expérience algérienne en matière de réconciliation, soulignant, par la même occasion, l'existence encore des problèmes "en suspens, mais en voie d'être résolus". D'autre part, le Premier ministre a souligné que l'Algérie avait opté pour le "renforcement" de son front interne face à la situation d'"effritement" que connaissent les pays du voisinage. Une situation qui a été aggravée, a-t-il dit, par la prolifération d'armes, le trafic de drogue et le phénomène du terrorisme. Il a affirmé que l'Algérie, qui se trouve dans un contexte géopolitique "très difficile", a organisé une élection présidentielle (17 avril dernier) marquée par des "complots" d'organisations non gouvernementales (ONG) la visant. "Ces actions ont pour but de la pousser à s'ingérer dans les affaires d'autrui, afin d'affaiblir son Armée nationale populaire (ANP)", a-t-il ajouté. Des tentatives qui n'ont, toutefois, "pas abouti grâce à la politique menée par le président Bouteflika, et tous ceux qui sont fidèles à l'Algérie", a rappelé M. Sellal, insistant sur le fait que l'Algérie est "souveraine" et "personne ne peut lui dicter ses décisions". Le Premier ministre en outre, souligné l'importance de mener une lutte permanente (contre le terrorisme, le trafic d'armes et les narcotrafiquants) dans un environnement hostile, marqué par un effritement et une dégradation de la situation dans les pays du voisinage". Pour ce faire, l'Algérie a été amenée, compte tenu de la situation dans ces pays, à consolider son front interne, conformément aux "orientations" du chef de l'Etat "qui a n'a eu de cesse d'insister sur la sécurité et la protection du pays et de l'économie nationale" de toutes ces menaces. Evoquant par ailleurs, la situation qui prévaut à Ghardaïa M. Sellal a précisé que le règlement de celle-ci ne passe pas forcément par une solution sécuritaire, soulignant que l'unité nationale était une "ligne rouge que nul ne doit dépasser". Il a indiqué que "l'Etat œuvre à unifier les rangs", réfutant l'existence de différence entre Ibadhites et Malékites. "Nous sommes tous arabes et amazighs et nous avons la même religion", a-t-il clamé. "Nous essayons dans la mesure du possible de nous éloigner de ce type de problèmes et l'Etat algérien a fait son devoir et continuera dans ce sens", a-t-il encore souligné. M. Sellal a tenu à souligner que l'Algérie était un Etat de droit et que "celui qui attente aux biens d'autrui sera jugé". Concernant le volet lutte contre la bureaucratie, M. Sellal s'est engagé à ce que cette décision touche tous les secteurs, précisant que "le prochain plan d'action quinquennal 2015-2019 sera axé sur les ressources humaines et la formation". Au sujet de la corruption, le même responsable a affirmé que la justice avait traité l'année précédente 1.990 affaires, rappelant que celle-ci fera face aux personnes impliquées à travers des décisions fermes. "Nous ne pouvons nier l'existence de délits de blanchiment d'argent, de fraude et d'économie illicite, mais nous devons nous éloigner de la politique de sape qui tend à coller le délit de corruption à tous les cadres et fonctionnaires", a-t-il précisé. Au sujet du nouveau découpage administratif, le Premier ministre était catégorique: la priorité sera accordée aux régions du Sud et des Hauts plateaux, citant les villes de Djanet, El Menea, In Salah et Touggourt qui doivent, a-t-il dit, "bénéficier des moyens nécessaires pour la gestion et le développement". Il a précisé que ce projet "doit commencer" par le Sud en proie à de "grands problèmes", puis les régions des Hauts plateaux et du nord du pays, soulignant la "légitimité" de la "revendication" du Sud pour un nouveau découpage. En réponse aux préoccupations des députés sur le Tamazight, M. Sellal a relevé la nécessité de doter l'enseignement de cette langue d'instruments pédagogiques modernes pour la hisser au niveau qui lui sied dans la société. A un député qui réclamait "une décision politique" pour officialiser Tamazight, le Premier ministre a répondu qu'il "ne s'agissait pas de décision politique, mais plutôt de la volonté de son application sur le terrain", affirmant la nécessité de tomber d'accord sur son enseignement en usant de moyens pédagogiques modernes". "Même si nous officialisons cette langue à l'avenir, nous le ferions sans avoir (au préalable) réuni les conditions pédagogiques nécessaires à son enseignement de manière efficace", a ajouté le Premier ministre. Sur un autre volet, le premier responsable du gouvernement a imputé la non présentation de la déclaration de la politique générale du gouvernement devant le Parlement au manque de temps. Il a déclaré dans ce sens qu'"il ne disposait pas d'assez de temps pour présenter devant le Parlement la déclaration de la politique générale du gouvernement durant les 18 derniers mois".