Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est expliqué hier sur ses déclarations faites lors de la présentation du plan du gouvernement à propos de la constitution d'un «front national». «Le front national, c'est la cohésion sociale et ce sont les fondamentaux surtout qu'il faut préserver», dira-t-il lors de ses réponses formulées aux interventions des députés de l'APN. «Toute la politique du président de la République vise à tirer l'Algérie de la zone d'instabilité», a-t-il ajouté. Pour Sellal, la stabilité constitue l'élément fondamental pour bâtir un Etat. «On ne peut pas bâtir un Etat sans la stabilité sociale, politique et économique», a-t-il insisté, rappelant que les évènement douloureux qu'a connu notre pays durant la décennie noire sont dus essentiellement «à l'absence de la stabilité à tous les plans». Sellal est confiant d'atteindre cet objectif compte tenu de l'existence de tous les ingrédients. «Les moyens existent et la volonté aussi. Il reste juste à instaurer cette stabilité et à rétablir la confiance entre nous», a-t-il indiqué. Pour Sellal, l'Algérie est sur la bonne voie et «beaucoup de pays l'ont témoigné». «Nous sommes consultés par plusieurs pays à divers sujets», a-t-il ajouté. Le Premier ministre s'est engagé, dans le cadre de l'application de son plan d'action, à poursuivre le processus de réconciliation nationale. «Nous allons poursuivre le processus de réconciliation car il existe encore plusieurs dossiers n'ayant toujours pas été réglé», dira-t-il. «Toutes les affaires seront réglées, tous les dossiers seront achevés et tous ceux qui ont été touchés seront pris en charge. Il n'y aura pas de dette, ni matériel ni morale», a-t-il indiqué. Pour Sellal, l'achèvement de ce dossier est plus qu'important «car il est temps de se réconcilier avec nos cœurs et avec notre histoire», a-t-il indiqué. Il a rappelé que le président de la République voulait, lors du lancement du projet de la réconciliation, «arriver à une amnistie générale». «Celui qui doit un franc à l'Etat, il va le prendre», a-t-il indiqué. Lutte contre la corruption Evoquant les objectifs de son plan d'action, M. Sellal a réitéré son engagement à poursuivre la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent. Selon lui, 78 affaires de corruption ont été traitées depuis la mise en place de l'office contre la corruption, suite auxquelles 2209 personnes ont été condamnées. Depuis le premier semestre de l'année en cours, la justice a traité 510 affaires, ce qui a permis la condamnation de 712 personnes. Il a insisté sur la transparence de la justice et l'indépendance des juges, appelant à la nécessité de faire exécuter les décisions de la justice. «Le taux de l'exécution des décisions de justice a été de 93%. On vise à atteindre 95% d'ici la fin de l'année», a déclaré M. Sellal. Pour lui, le peuple algérien et les jeunes notamment aspirent à une vie meilleure et l'Etat s'engage à rattraper les choses concernant la prolifération des fléaux sociaux. «Les Algériens ne sont pas un tube digestif» «Les Algériens ne sont pas un tube digestif. Ils veulent vivre, se cultiver et s'ouvrir sur le monde à travers les nouvelles technologies de l'information et de la communication», a-t-il estimé. «Il faut les laisser vivre et les laisser respirer un peu en diminuant les pressions quotidiennes qui sont exercées sur eux.» Abdelmalek Sellal a réitéré sa position vis-à-vis des otages algériens kidnappés au Mali. «Ce sont des questions hautement sécuritaires. L'Etat est à cheval et des négociations quotidiennes et intensives sont engagées pour suivre de près cette situation», a-t-il affirmé, en précisant que «l'Armée nationale populaire déploie des efforts considérables dans la surveillance des frontalière et la protection des populations». A propos des élections locales, le Premier ministre s'est engagée à mettre en place des moyens pour la réussite de ce rendez-vous et pour «une meilleure représentativité des élus».