Tizi Ouzou figure parmi les meilleures wilayas en termes d'alimentation en eau potable. Près de 90% de la population ont un accès direct à cette précieuse ressource, avec 179 410 branchements domestiques en 2008. Ce sont les chiffres rendus publics par l'Algérienne des eaux (ADE) à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, qui placent cette région, au même titre que l'électrification (97%), en tête des wilayas du pays en termes de couverture. Le relief accidenté de la majorité des communes de la wilaya a nécessité un gros effort en termes d'équipement : 72 chaînes de production, 135 stations de pompage, 772 ouvrages de stockage (châteaux d'eau), 6 stations de traitement, 2204 km de réseau de distribution pour couvrir 62 communes sur les 67 au total. L'eau qui alimente les foyers, du simple centre urbain au village le plus reculé, provient, selon l'ADE, du barrage de Taksebt, mis en service il y a plus de 4 ans, pour 40% du volume d'eau consommé. Le reste est assuré par la nappe phréatique de l'oued Sébaou (59%) alors que la station de dessalement de l'eau de mer installée à Tigzirt n'assure que… 1% des besoins. Les responsables comptent énormément sur le barrage de Koudiat Acerdoune (Bouira), qui sera réceptionné bientôt afin de sécuriser une partie des réseaux du sud de la wilaya (Draâ El Mizan, Boghni) alors que le barrage de Tléta, dont les travaux n'ont pas encore démarré, assurera une plus large couverture pour cette région sud, sujette à de fréquentes pénuries d'eau en période estivale. Une prouesse à mettre en exergue Mais ces chiffres, qui poussent à l'optimisme, sont tempérés quelque peu par d'autres, toujours rendus publics par l'ADE de Tizi Ouzou. Ainsi, sur les 179 410 branchements recensés, ce qui équivaut à autant de ménages alimentés (6,7 personnes en moyenne), seuls 3% ont de l'eau dans leurs robinets H24, 33% de manière quotidienne (entre 6 et 12 heures par jour), 23% sont alimentés un jour sur deux et, enfin, 14% n'ont de l'eau qu'un jour sur trois. Les raisons de cette situation sont multiples, cela va du réseau d'adduction non encore rénové, qui est sujet à d'importante fuites et coupures, aux accidents causés par la nature (glissements de terrain, par exemple) et aux coupures de courant électrique. Ce taux de couverture, jugé appréciable, ne prend pas en compte les 7 communes de la wilaya qui ne dépendent pas de l'ADE, des particuliers qui s'approvisionnent en eau potable à partir de fontaines publiques ou privées, de puits creusés dans les propriétés situées en montagne et… des branchements clandestins sur le réseau pour une consommation gratuite. Les statistiques ne sont pas disponibles concernant ce volet ainsi que le taux de déperdition. L'essentiel, dit-on, est d'avoir réussi la prouesse d'alimenter des foyers, en continu, qu'ils se situent en plaine, en plateau ou en montagne.