Le comité exécutif de la Fifa se réunit à Sao Paulo samedi et dimanche, avec en son sein Michel Platini, président de l'UEFA et Joseph Blatter, président de la Fifa, deux hommes dont les petites phrases ont rempli les pages des journaux ces dernières semaines. Entre les deux hommes, en toile de fond, il y a l'élection présidentielle de la Fifa, qui se tiendra dans un peu moins d'un an le 29 mai 2015 à Zurich. Blatter devrait profiter du Congrès de la Fifa mercredi prochain à Sao Paulo pour annoncer officiellement sa candidature à un cinquième mandat, tandis que Platini attendra août pour dévoiler ses intentions. Cette semaine, c'est le "Qatargate", nom générique pour les polémiques incessantes autour de l'attribution du Mondial-2022 au Qatar, qui est venu s'incruster dans le tableau. Platini, comme il l'a expliqué dans l'Equipe, a clairement "l'impression d'être la personne qui dérange" après que le Daily Telegraph eut suggéré qu'un responsable qatari avait cherché à l'influencer lors de l'attribution du Mondial-2022. "Derrière, il y a quelqu'un, quelque chose, des gens qui organisent tout ça... Je le sens", souligne encore l'ancien Ballon d'Or. Quand on lui demande si la Fifa peut être derrière ces mises en cause, il dit n'avoir "aucune preuve", mais il "pense qu'il y a beaucoup d'intérêts en jeu, pour ceux qui sont à la Fifa, pour ceux qui ont envie d'y aller et pour ceux qui espèrent un jour y être". La question de la limite d'âge "Sepp" Blatter, interrogé par la radio-télévision suisse (RTS) mi-mai, avait écarté les soupçons de corruption pour l'attribution du Mondial au Qatar mais avait évoqué un puissant lobbying, notamment de Paris, parlant d'une "poussée politique". Ce faisant, il visait par ricochet Platini, Français, seul membre du comité exécutif ayant révélé son vote pour le Qatar. Platini avait aussi rendu publique une réunion à l'initiative du chef de l'Etat français de l'époque Nicolas Sarkozy avec, notamment, l'émir du Qatar. Le patron du foot européen a toujours assuré avoir découvert la présence des Qataris une fois arrivé à l'Elysée et martèle que jamais on ne lui a dit pour qui voter pour le Mondial-2022 lors de cet entretien. Quelle sera l'ambiance au comité exécutif ? De source proche du dossier, le mot d'ordre des travaux sera d'éviter les polémiques au Congrès. L'UEFA dément d'ailleurs la rumeur qui dit que les fédérations européennes manifesteraient leur désapprobation dans la salle avec une sorte de "sit-in" si Blatter se déclarait officiellement candidat. Il y a par ailleurs un point d'achoppement possible avec la limite d'âge et de mandats au sein de la Fifa, derniers volets d'une réforme de la gouvernance introduite en 2011. Platini, 58 ans, y est favorable, tandis que Blatter, 78 ans, avait dit son opposition à la limite d'âge lors du dernier Congrès à l'Île Maurice, où ces questions, à l'ordre du jour, avaient été renvoyées au Congrès de Sao Paulo. Ce report avait irrité Platini. Jeudi soir devant la presse à Sao Paulo, Blatter a seulement dit que "l'âge limite et la limite des mandats" seront décidées "par les 209 fédérations le 11 juin", soit en Congrès. Rendez-vous mercredi prochain.