L'euro progressait un peu face au USD vendredi, dans un marché calme en l'absence d'indicateurs économiques majeurs, tandis que la livre grimpait, portée par des attentes de resserrement monétaire anticipé au Royaume-Uni. Vers 11H00 à Paris, la monnaie unique européenne valait 1,3576 USD, contre 1,3553 USD jeudi vers 21H00 GMT. L'euro montait également face à la monnaie nippone, à 138,30 yens contre 137,80 yens jeudi soir. Le USD aussi gagnait un peu de terrain face à la devise japonaise, à 101,87 yens contre 101,68 yens la veille. Vendredi, les indicateurs prévus, dont la première estimation de l'indice de confiance des consommateurs américains pour juin établi par l'Université du Michigan, "ne devraient pas poser de risque pour les devises dont les mouvements devraient ainsi rester relativement limités, hors positionnements habituels avant le weekend", notait Simon Smith, analyste chez FxPro. Le billet vert restait pénalisé vendredi face à la monnaie européenne par le chiffre un peu plus faible qu'attendu des ventes de détail aux Etats-Unis en mai. Les ventes au détail sont considérées comme un indicateur important de la vigueur de la reprise de la première économie mondiale. Elles n'ont progressé que de 0,3% par rapport à avril, portées principalement par les ventes d'automobiles et d'essence, alors que la prévision médiane des analystes était une progression de 0,7%. L'euro se reprenait légèrement une semaine après les annonces de la Banque centrale européenne (BCE), qui a décidé de mettre en place de nouvelles mesures pour relancer le crédit, mais restait tout de même sous pression. Le principal taux directeur de la BCE a ainsi été porté à un nouveau plus bas historique, à 0,15%, et l'institution a porté son taux de dépôt en territoire négatif, à -0,10%, une mesure qu'aucune banque centrale d'envergure n'avait expérimentée jusqu'ici. Ces actions d'assouplissement monétaire ont pour objectif de stimuler l'activité économique et ainsi dynamiser la reprise, mais aussi pour effet collatéral d'affaiblir la monnaie unique. Sans surprise, la Banque du Japon a maintenu vendredi en l'état sa politique d'assouplissement monétaire qui vise à relancer l'économie nationale. Les investisseurs surveillaient attentivement la détérioration de la situation en Irak après plusieurs victoires des jihadistes dans une offensive fulgurante, qui avançaient vendredi vers Bagdad, notaient des analystes. Une éventuelle victoire des jihadistes fait craindre aux investisseurs une flambée des cours du brut, dommageable à la croissance économique mondiale. Washington envisagerait des raids aériens contre les rebelles, ce qui impliquerait les Etats-Unis dans un nouveau conflit. La volatilité et les volumes d'échanges devraient rester faibles pour cette fin de semaine, avant la réunion la semaine prochaine du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC). Les investisseurs guetteront d'éventuels indices sur la date du début du relèvement du principal taux directeur de la banque centrale américaine (Fed). Dans un marché ainsi peu volatile, la livre britannique tirait son épingle du jeu vendredi, soutenue par des propos du gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney, qui a estimé jeudi que l'institution pourrait relever son taux directeur plus tôt que ne l'attend actuellement le marché. Avant ces commentaires, de nombreux opérateurs et analystes estimaient que la première hausse de taux de l'institution depuis 2007 interviendrait courant 2015. La BoE a abaissé en mars 2009 son taux directeur au niveau historiquement bas de 0,50%, auquel il est depuis resté figé, afin d'aider l'économie britannique alors en récession. Même si M. Carney a également souligné que les décisions de la Banque centrale britannique n'étaient pas déterminées avant chaque réunion de politique monétaire, "il est difficile de ne pas interpréter ces commentaires comme un coup de semonce", commentait Michael Turner, analyste chez RBC. Une hausse de taux rendrait la livre un peu plus rémunératrice et donc plus attrayante pour les investisseurs. Vers 09H00 GMT, la livre britannique montait face à l'euro, à 79,98 pence pour un euro, atteignant même vers 07H50 GMT 79,85 pence, son niveau le plus fort depuis mi-novembre 2012. La livre progressait également face au billet vert, à 1,6974 USD pour une livre, grimpant même vers 07H50 GMT à 1,6992 USD, son niveau le plus élevé en un mois. La devise suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,2169 CHF pour un euro, et progressait face au USD, à 0,8963 CHF pour un USD. L'once d'or valait 1.273,99 USD, contre 1.265,75 USD jeudi soir. Vers 07H55 GMT, l'or a atteint 1.277,65 USD l'once, son niveau le plus élevé depuis deux semaines et demi.