Le sélectionneur allemand du Cameroun Volker Finke a reconnu dimanche que ses joueurs avaient eu un "comportement inacceptable" mais promis un "autre visage" contre le Brésil, qu'il affronte lundi avant de quitter le Mondial. Il a aussi balayé les rumeurs autour d'un truquage du match et autour de la retraite internationale de la vedette Samuel Eto'o. Q: Est-ce bon pour vous que le Brésil ne soit pas encore qualifié? R: "C'est clair que si le match est difficile pour le Brésil, c'est possible qu'ils ressentent la pression. C'est un petit peu plus difficile pour eux avec la pression. Eux doivent contrôler le match sans prendre de risques. Malheureusement, et je dis bien malheureusement, nous n'avons pas de pression. C'est seulement important de faire un bon match. On est mobilisé après ces deux défaites. Personne ne veut quitter le Brésil en laissant une mauvaise impression. Il faut montrer un autre visage, travailler pour la réputation de l'équipe, de chacun des joueurs et du football camerounais. Les jours après la défaite, c'était difficile de mobiliser les joueurs mais maintenant, c'est passé. On a préparé ce match comme si c'était un match décisif." Q: Vu les résultats, n'auriez-vous pas dû faire autrement? R: "C'est toujours comme ça quand on perd. Il faut se demander ça, ça et ça... Peut-être aurais-je dû prendre d'autres décisions dans la composition de l'équipe... Mais on ne s'est pas trompé. Ca dépend de la performance et de la forme des joueurs. Et la forme peut changer. Quelqu'un qui a fait un bon match contre l'Allemagne (en préparation) peut ne pas faire un bon match contre le Mexique. Après, c'est très facile de dire que l'entraîneur se trompe. Je ne veux pas m'excuser. Pas du tout. Je n'ai plus 30 ans alors je sais comment ça se passe. J'ai été un peu déçu par un ou deux ou trois joueurs qui n'ont pas joué à leur niveau. Je dis +OK on va analyser les choses mais ce n'est pas le moment+." Q: La Fifa surveille un possible truquage du match, le Cameroun, déjà éliminé, pouvant être tenté de monnayer une défaite... R: "Je n'ai pas entendu cette rumeur. Je connais l'équipe, c'est impossible. Il n'y a pas à avoir de soucis. Moi, j'aime le foot sur le terrain, pas à côté." Q: Avec la bagarre entre Ekotto et Moukandjo, l'image donnée n'a pas été bonne. R: "Tout le monde a vu un comportement qui est inacceptable. C'est pourquoi on a aussi fait quelque chose pour éviter un tel comportement dans l'avenir. Ce qu'on a fait reste entre l'entraîneur et l'équipe. Peut-être un autre responsable va faire autre chose. En tout cas, c'est inacceptable au niveau du fair-play. Des joueurs professionnels qui gagnent beaucoup d'argent doivent être un exemple pour les jeunes. Je ne fais pas des grands discours avec des sanctions drastiques mais il y aura des conséquences pour les joueurs concernés dans la composition de l'équipe." Q: Est-ce que vous ne voulez pas aligner Eto'o pour lui rendre hommage pour tout ce qu'il a fait pour la sélection camerounaise? Lui offrir un dernier match de Coupe du monde... R: "Non, non! Je ne crois pas que ce soit son dernier match, pas le dernier de Coupe du monde. Il a envie de faire deux, trois, peut-être quatre ans... Il a un petit problème avec son genou (...) Il a besoin de quelques semaines pour être en pleine santé. Ce n'est pas un joueur à qui on va dire +Merci beaucoup+. Il est en pleine forme, il peut aider trois ou quatre ans encore. Ce n'est pas le moment (de faire des hommages)". Q: La préparation a été perturbée par les histoires de primes. R: "C'a déjà été dit. La guerre des primes (...) c'est le passé! On a fait un bon stage en Autriche, un bon match contre Allemagne, on était sur la bonne voie. Il faut analyser ce qui s'est passé, pourquoi quelque chose s'est cassé. Il faut analyser deux-trois semaines après la compétition, il faut que chacun fasse son analyse. Il faut fermer les portes et dire ça, ça et ça. Ce n'est pas le moment ici. Pour demain (lundi), je connais les joueurs: ils veulent faire un très bon match. C'est impossible de quitter (le Mondial) comme ça".