Effet - Les propos tenus par le coach national, Vahid Halilhodzic, lors de sa dernière conférence de presse, ne passeront certainement pas sous silence. Le technicien bosnien a tiré à boulets rouges sur la Fifa et la CAF en évoquant le problème de l'arbitrage. Ainsi, il risque d'être sanctionné par les deux instances en question. Cependant, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a tenu hier à minimiser ces faits, en défendant bec et ongles son coach. Il affirme que Halilhodzic n'a pas critiqué lesdites instances, «mais a critiqué l'arbitrage, d'une manière respectable, après avoir constaté qu'il a commis de grosses erreurs à Ouagadougou». Or, Raouraoua affirme ne pas avoir apprécié les critiques lancées par certains techniciens à l'égard de Halilhodzic, affirmant que cela «ne relève pas de la règle d'éthique». «Quand un entraîneur est en poste, il n'apprécie pas d'être critiqué par ses compères. Donc, le coach est libre de dire ce qu'il veut, même à la veille d'un match important», a déclaré encore Raouraoua en marge de la signature du contrat de partenariat avec le groupe agro-alimentaire Benamor, au siège de la FAF. Pour revenir au match de demain, l'intervenant se montre rassurant, en affirmant que les joueurs sont «prêts pour ce rendez-vous et décidés à composter leur billet pour le Mondial». «Cette rencontre pourrait leur ouvrir les portes du Mondial, et c'est pour cela qu'ils ne ménagent aucun effort pour être prêts le jour «j». Tous les moyens sont mis à leur disposition, et la balle est désormais dans leur camp», a-t-il dit. Il reconnaît, toutefois, que la mission des Verts ne sera pas une sinécure, même s'il reste confiant. Evoquant l'ambiance qui précède ce match, le premier responsable de la FAF s'est dit réjoui affirmant que cela a été d'un grand apport psychologique pour les joueurs. «Le peuple vit au rythme de ce match, cela ne pourra que galvaniser le moral des joueurs et leur donner plus de détermination pour se qualifier Inch'Allah. Je profite de l'occasion pour demander aux supporters qui n'ont pas de billet de ne pas se déplacer au stade, et à ceux qui seront dans les tribunes, d'éviter l'utilisation de produits pyrotechniques, car cela pourrait être passible d'une sanction», a-t-il conclu. Les chances Mansouri : «Ce sera du 50-50» L'ancien capitaine de la sélection algérienne, Yazid Mansouri, affirme qu'Algériens et Burkinais partiront, demain, à chances égales, puisque rien n'est encore joué. «J'espère que les joueurs Algériens sont sereins. J'ai parlé avec un ou deux joueurs. C'est du 50-50 et ça va être difficile. Il y a pas mal de paramètres à gérer : la pression, le public, l'environnement, les coulisses. Il faut faire abstraction de tout ça et vraiment se concentrer sur l'essentiel, c'est à dire le jeu et rien que le jeu», affirme-t-il dans une interview accordée au site internet spécialisé, Dzfoot, S'agissant des clés de cette rencontre, lui qui a déjà vécu de pareils moments lors du match de barrage face à L'Egypte, il dira : «Les clés, c'est surtout de rester solidaire, ne pas s'éparpiller, parce que ça peut être le piège, et surtout ne pas tomber dans la provocation. Je pense que ce sont les trois critères auxquels il faut faire vraiment attention. Après pour le reste, ils savent comment ils vont faire. Il y a de la qualité dans cette équipe, de la fougue, de la jeunesse et du talent. Il ne manque pas grand chose. Si on fait attention à ces trois ingrédients, je pense que la qualification sera au bout». Cameroun 4 - Tunisie 1 7e Mondial pour les Lions indomptables Après le Nigeria et la Côte d'Ivoire, c'était au tour du Cameroun et de la Tunisie de disputer le troisième billet sur les cinq réservés au continent africain pour la qualification au Mondial brésilien. Dans un stade archi-comble, la sélection camerounaise de football a décroché sa qualification à la phase finale de la Coupe du monde de football 2014 au Brésil, après sa victoire face à la Tunisie (4-1), mi-temps : (2-0), en match de barrage retour disputé dimanche à Yaoundé. Les buts camerounais ont été inscrits par Webo (3'), Moukandjo (30') et Makoun (65', 86'), alors que Akaïchi (49') avait réduit le score côté tunisien. Lors du match aller, disputé le 12 octobre à Tunis, les Camerounais et les Tunisiens s'étaient neutralisés sur un score vierge (0-0). Grâce à cette victoire les Lions indomptables participeront pour la 7e fois à la phase finale de la Coupe du monde, record africain, après les éditions de 1982, 1990 (quart de finale), 1994, 1998, 2002 et 2010. Le Cameroun est le troisième pays africain à se qualifier au Mondial-2014 du Brésil après la qualification, samedi, du Nigeria aux dépens de l'Ethiopie aller (2-1) retour (2-0) et la Côte d'Ivoire face au Sénégal (aller:3-1, retour:1-1). Les deux derniers pays africains devant se qualifier à la phase finale de la Coupe du monde seront connus à l'issue des matches prévus mardi, Egypte-Ghana (aller :1-6) et Algérie-Burkina Faso (aller : 2-3). L'ambition Eto'o : «Faire mieux que le Ghana» «Permettez-moi d'adresser au nom de tous les joueurs, un grand merci au peuple camerounais. On a toujours dit que, quand il y a communion entre le peuple et son équipe, la victoire suit. Alors vous me demandez qu'est ce qui a fait la force des Lions, je vais peut être me répéter en disant que, le secret de la réussite c'est le travail. Il n'y a pas de magie en football. Nous avons gagné parce que nous avons beaucoup et bien travaillé cette semaine pendant le stage bloqué. Maintenant que nous sommes qualifiés, vous savez ce qu'il faut faire pour que le voyage du Brésil se passe bien. C'est dès demain qu'il faut commencer la préparation. Et si on commence le boulot à temps, on pourrait à défaut de gagner la Coupe du monde, faire mieux que le Ghana il y a trois ans en Afrique du Sud (le Ghana avait manqué de peu de se qualifier pour les demi-finales, ndlr)». Le fair-play Krol : «Le Cameroun a été meilleur» «Pour ce match retour contre le Cameroun, nous avons mis sur pied une nouvelle stratégie. Elle s'est avérée mauvaise dès la 3e minute de jeu avec ce premier but encaissé. A la mi-temps, nous avons revu nos plans. Cela a semblé bien marcher à l'entame de la deuxième mi-temps. Nous avons réduit la marque. Malheureusement, alors qu'on croyait revenir au score, on encaisse deux autres buts. Le Cameroun a été meilleur que nous ce soir. C'est une grosse déception pour la Tunisie parce que le match aller nous avait fait nourrir beaucoup d'espoir. Quant à mon avenir professionnel, il revient aux responsables de la Fédération tunisienne de football de décider. J'ai fini les deux matches qu'il y avait à jouer dans cette compétition. Je vais retourner dans mon club, le CS Sfaxien, pour préparer la finale de la Coupe de la Confédération. Je reste en Tunisie parce que j'aime le football tunisien. Les réserves Les Tunisiens gardent espoir Le match retour des barrages du Mondial-2014 entre le Cameroun et la Tunisie va jouer les prolongations. Battus et éliminés sur le terrain du stade Ahmadou-Ahidjo hier après-midi sur le score de 4 buts à 1, les Aigles de Carthage, avant de quitter la cuvette de Mfandena, ont porté des réserves de qualifications sur les joueurs Eric-Maxim Choupo-Moting et Joël Matip. «Les Tunisiens contestent la nationalité de ces deux joueurs. Ils affirment qu'ils ne remplissent pas toutes les conditions pour jouer avec le Cameroun», a affirmé Evehe Divine, ancien arbitre international et officier du développement de l'arbitrage à la Fédération camerounaise de football. «Nous sommes sereins car la Libye, après son match ici à Yaoundé, avait fait les mêmes réserves en y ajoutant le nom d'Alexandre Song. Mais ces réserves n'avaient pas prospéré auprès de la Fifa», conclut notre interlocuteur. Né d'un père camerounais et d'une mère allemande, le défenseur Joël Matip, qui a commencé sa carrière internationale sous les couleurs du pays de sa mère, a changé de nationalité sportive et défend désormais les couleurs du Cameroun depuis trois ans. Même fiche signalétique pour l'attaquant Eric-Maxim Choupo-Moting. Son géniteur est aussi de nationalité camerounaise et sa mère allemande. Et la même année que Matip, l'attaquant changeait de nationalité sportive pour regagner la tanière des Lions indomptables alors coachés par le technicien français Paul Le Guen. Depuis, les deux recrues ont disputé une phase finale de Coupe du monde en 2010 en Afrique du Sud et les éliminatoires de deux CAN 2012 et 2013 sous les couleurs du Cameroun.