Les matières premières utilisées dans la production et dans les industries vitales seront importées alors que le reste des opérations d'importation est soumis à une autorisation préalable. C'est l'instruction donnée en réunion du Conseil des ministres qu'a présidée ce dimanche, le Président Abdelmadjid Tebboune, après avoir écouté un exposé sur les mesures de régulation et de suivi des opérations d'importation.Cette instruction est claire mais le président de la République a tenu tout de même à faire savoir que l'Algérie n'avait jamais interdit et n'interdira pas l'importation, ajoutant qu'elle y recourait seulement si besoin est, dans le but de promouvoir la production nationale et de protéger ses réserves financières, ce qui est à même de conforter son économie et de préserver sa stabilité. Dans leurs réactions à ces orientations, des organisations professionnelles de producteurs et exportateurs algériens ont affirmé qu'elles permettraient d'éviter la pénurie sur le marché national. Lors d'un précédent Conseil des ministres, le président de la République avait insisté auprès du Gouvernement qu'il ne sera jamais toléré de créer la pénurie, «pour quelque raison que ce soit», enjoignant à davantage de vigilance au niveau du ministère du Commerce pour lutter contre les lobbies de l'importation, qui tentent de faire chanter l'Etat, et ce, en retirant leurs licences et registres de commerce dès que leur implication est établie. Le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), par la voix de son président, Kamel Moula, cité par l'APS, avait alors exprimé, son soutien à ces mesures, décidées par le Président Tebboune, pour la protection et la promotion de l'économie nationale. «Si l'augmentation de nos exportations constitue indéniablement un objectif primordial, nous considérons, cependant, que dans sa politique visant la régulation des importations, il est tout à fait normal qu'à l'instar de tous les pays, le Gouvernement travaille à la priorisation de la satisfaction de la demande nationale par la production locale. Cette démarche vise à prévenir les risques de pénuries et de tensions sur le marché», avait-il expliqué. L'équilibre du commerce extérieur est assuré par la maîtrise des opérations d'importation et d'exportation. Il s'agit surtout de prévenir et d'éviter les pénuries sur le marché national en matière de produits de large consommation, et d'intrants de production, en luttant contre «les lobbies d'importation», ce qui permettra, assure-t-il, de prévenir les pénuries. Les experts rappellent que «les lobbies de l'importation sont à l'origine des opérations de surfacturation des factures contre lesquelles le président de la République a lutté, alors qu'elles ont porté atteinte à l'économie nationale avant l'année 2020». Ils estiment que la décision du président de la République d'organiser le commerce extérieur contribue à la protection de l'économie nationale. A ce propos, les avantages douaniers et fiscaux relatifs à l'importation des viandes rouges et blanches seront maintenus pour l'année 2025, en vue d'assurer l'approvisionnement régulier du marché et de protéger le pouvoir d'achat du citoyen. Cette décision a été prise récemment lors d'une réunion de coordination coprésidée par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Youcef Cherfa et le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, M. Tayeb Zitouni, consacrée à l'organisation de l'opération d'importation des viandes rouges et blanches en vue d'assurer l'approvisionnement régulier du marché et en prévision du mois sacré de Ramadhan, tenue en présence d'opérateurs importateurs privés et publics, en application des orientations du Président Tebboune, visant à protéger le pouvoir d'achat du citoyen. Pour rappel, le Président a également ordonné la préparation d'un Décret présidentiel réglementant le commerce extérieur, y compris les opérations d'exportation, qui nécessitent de minutieuses études de faisabilité financière et économique du marché national et international, afin que «l'exportation ne devienne pas une malédiction et une source de pénurie et de déséquilibre du marché national». Pour les opérateurs économiques soucieux de l'intérêt national, la décision du président de la République de réguler le commerce extérieur à travers un Décret présidentiel, contribue à «la moralisation» du secteur économique et s'inscrit dans le cadre du développement de l'économie nationale et de la préservation du caractère social de l'Etat.