Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé jeudi à Malabo (Guinée équatoriale), qu'il ne pouvait y avoir de développement en Afrique, sans l'instauration de la paix et de la sécurité. M. Sellal, qui s'exprimait au nom du président Bouteflika, devant le Sommet des dirigeants de l'Union africaine (UA), a rappelé l'observation politique selon laquelle il ne pouvait y avoir "de paix et de sécurité sans développement et de développement sans paix et sécurité". Il a relevé à cet égard, que "la pertinence" de cette observation s'appliquait, "hélas, parfaitement à la réalité de l'Afrique dont le développement est sérieusement entravé par la persistance durable de conflits meurtriers sur le continent". Le Premier ministre a observé dans ce sens, que l'"enjeu central" concernait l'avenir de l'Afrique dans son ensemble, jugeant "conceptuellement erroné et politiquement inadmissible" de penser que chaque pays africain dispose d'un avenir propre sans lien étroit avec son environnement. "Lorsqu'un pays africain souffre c'est toute l'Afrique qui souffre. Lorsqu'un pays africain se réconcilie c'est toute l'Afrique qui se réconcilie. Lorsqu'un pays africain se développe c'est toute l'Afrique qui se développe. La réussite de chacun est la réussite de tous", a-t-il souligné. M. Sellal, pour qui il est nécessaire de construire, "dès maintenant, l'avenir de l'Afrique par la paix et la sécurité", a préconisé de "ne pas hésiter, une seconde, à investir massivement dans le paix" du fait que le fruit de cet investissement sera, plus tard, hautement apprécié par les enfants de l'Afrique". Appelant les dirigeants africains à oser "l'audace de la réconciliation nationale et du dialogue inclusif pour renouer avec la paix et la sécurité", il a observé que "l'expérience a montré que l'inclusivité constitue la clef de la réussite de tout dialogue politique et de toute réconciliation". "L'Afrique doit veiller au rayonnement de cette bonne pratique dont l'Algérie s'est inspirée pour sa propre expérience et pour en partager le fructueux enseignement, elle qui ne ménage aucun effort faciliter le dialogue inclusif inter-malien pour trouver une solution tout autant fiable que durable à la crise que connaît le pays frère du Mali", a souligné M. Sellal. Dans ce contexte, il a salué la mise en place d'une capacité africaine de réponse immédiate aux crises qui témoigne, a-t-il dit, de ce génie et de la volonté du continent d'utiliser ses propres forces pour faire face aux menaces diverses mais également pour s'affranchir des aléas et incertitudes de l'assistance extérieure. A ce propos, il a affirmé que l'Algérie "a immédiatement apporté son soutien actif", à cette capacité, car constituant "essentiellement une étape importante dans la perspective de l'opérationnalisation de la Force africaine en Attente y compris sa capacité de déploiement rapide". M. Sellal a ajouté que l'Algérie "exhorte les Etats membres de l'Union africaine à contribuer volontairement à la capacité africaine pour en renforcer l'efficacité dans la gestion des crises et des menaces qui pèsent sur le devenir du continent". Evoquant le fléau du terrorisme auquel l'Algérie a été confronté pendant une décennie, il a estimé qu'elle avait eu, "sous la vision éclairée" du président, de la République, Abdelaziz Bouteflika, "l'audace de la réconciliation nationale comme acte politique majeur de préservation de sa cohésion en tant qu'Etat, société et nation". "Pour cette raison et pour les convictions de solidarité qui sont ancrées dans son histoire et sa culture comme valeurs de référence, l'Algérie marque son entière disponibilité diplomatique à accompagner toutes les initiatives de médiation, de dialogue et de réconciliation nationale qui favorisent l'enracinement de la paix et la sécurité sur le continent", a-t-il précisé. Il a fait savoir que l'Algérie voudrait aussi partager, "de manière bénéfique", son expérience du dialogue et de la réconciliation nationale ainsi que "son expertise" dans la gestion du terrorisme avec les pays africains qui le souhaitent.