Malgré l'insistance des supporters de l'EN et du président de la République Abdelaziz Bouteflika en personne, Vahid Halilhodzic quitte les Verts pour une nouvelle aventure en Turquie. Le président de la République a déclaré, mercredi soir, au Bosnien et à Mohamed Raouraoua, lorsqu'il a reçu l'ensemble de la délégation algérienne qui s'est déplacée au Brésil : «Vahid (Halilhodzic) doit rester avec nous. C'est une grande équipe que nous avons». Valid rejoint plus précisément le club du Trabzonspor qu'il avait entraîné lors de la saison 2005-2006. Un haut responsable de ce riche club turc, Barak Gürdal, a annoncé dans la presse locale que Halilhodzic prendra officiellement ses fonctions le 13 juillet prochain, après quelques jours de repos bien mérités suite à la belle aventure vécue en terre brésilienne avec les Fennecs qu'il a qualifiés pour la première fois de l'histoire aux huitièmes de finale du Mondial. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a tenté, pour sa part, de convaincre Coach Vahid de poursuivre sa mission à la tête de l'EN, en vain. «J'ai discuté mercredi avec Halilhodzic et il n'est pas prêt à rester à la tête des Verts. Il semble vouloir changer d'air», a révélé, jeudi à Batna, M. Sellal lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion d'une visite de travail à la wilaya des Aurès. Le Bosnien avait pris la décision de partir avant même le début de la Coupe du monde. «Je veux partir à cause de mes enfants», avait-il avoué au cours de sa rencontre avec la presse au Centre technique national de Sidi Moussa, à l'entame de la préparation pour le Mondial brésilien. Après l'élimination du onze algérien aux huitièmes de finale par la Mannschaft, Coach Vahid a fait ses adieux aux supporters et aux joueurs de l'EN et aux membres de son staff, les larmes aux yeux. Il a boycotté la conférence de presse d'après-match pour ne pas répondre surtout aux questions sur son avenir professionnel. La presse turque avait annoncé sa venue au Trabzonspor bien avant le Mondial. Un joueur ivoirien, Didier Zokora, évoluant dans ce club, et que Halilhodzic avait eu sous sa coupe lors de son aventure avec la sélection de la Côte d'Ivoire, a indiqué sur son compte Twitter que Halilhodzic sera le futur entraîneur du Trabzonspor. «Je souhaite bonne chance au Trabzonspor avec Halilhodzic», a signalé Zokora, début juin, après avoir résilié son contrat avec ce club qui fait partie des grosses cylindrées du championnat turc, aux côtés de Galatasaray, Fenerbahçe et Besiktas. Séduit par l'offre financière du Trabzonspor, le fantasque coach bosnien a pris définitivement la décision de quitter l'EN le jour de l'arrivée du Français Christian Gourcuff à Alger pour négocier avec le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. «Diplomatiquement, ce qui s'est passé n'était pas correct (la visite de Gourcuff au Centre technique national en avril, NDLR). Je n'utiliserai pas d'autres mots, mais peut-être faudrait-il un peu plus de respect pour le sélectionneur», tonnait-il dans un entretien accordé au Parisien. Raouraoua a pris attache avec Gourcuff après le refus de Halilhodzic de prolonger son contrat avec la FAF. «Gérer, c'est prévoir», s'est contenté de dire le patron de la FAF, qui avait tout conclu avec Gourcuff, ce qui explique la présence de l'ex-entraîneur de Lorient aux côtés de Yazid Mansouri à Paris pour superviser la sélection du Mali, adversaire de l'EN aux éliminatoires de la CAN 2015, lors de son match amical contre la Guinée. Présent au Brésil pour analyser les affiches du Mondial et les matches des Bleus pour le quotidien Le Monde, Gourcuff a assisté au premier match des Verts en terre brésilienne face aux Diables Rouges de la Belgique. La page Halilhodzic est définitivement tournée. C'est la page Gourcuff qui s'ouvre désormais à l'EN. Le nouveau driver des Verts devrait prendre officiellement ses fonctions lors de la prochaine date FIFA, à la mi-août. Ce sera une première expérience pour lui à la tête d'une sélection nationale.