Qui est la première personne vers qui Louis Van Gaal s'est tourné pour célébrer la victoire des Pays-Bas aux tirs au but face au Costa Rica en quarts de finale du Mondial samedi dernier ? Frans Hoek, l'entraîneur des gardiens. Sous ses ordres à l'Ajax, au FC Barcelone puis au Bayern Munich, l'ancien assistant de Leo Beenhakker, aux commandes de la Pologne de 2005 à 2009, mérite la reconnaissance de son supérieur. Car si Van Gaal s'est vu attribuer tous les lauriers aux yeux du monde entier pour sa courageuse décision de remplacer Jasper Cilessen par Tim Krul à la 119e minute, juste pour la séance décisive qui se profilait alors, c'est clairement grâce au savoir-faire de Hoek. Au-delà du coup de poker incontestable visant à briser la dynamique mentale costaricienne, alors au plus haut suite aux multiples exploits de son gardien Keylor Navas, auteur de somptueuses parades, intéressons-nous à la conception de Hoek, qui s'est confié à Soccer Coaching International. Pour lui, il existe deux types de gardiens : ceux qui privilégient l'anticipation (type A) et ceux qui préfèrent la réaction (type R). Un type A participera au jeu, ne craindra pas les passes en retrait, ira au-devant des attaquants adverses si sa défense joue trop haut. « Presque un 11e joueur de champ », admet-il. Exemples : Edwin Van der Sar, Fabien Barthez ou plus récemment Manuel Neuer. Tim Krul taillé pour le job Un type R est moins bon en un-contre-un mais est intraitable sur sa ligne. Exemples : Oliver Kahn, Gianluigi Buffon ou encore Salvatore Sirigu. « Généralement très costaud, des réactions ultra-rapides, une tonicité musculaire considérable et un charisme exemplaire », voilà comment Hoek qualifie ce type de gardien. Sa préférence pour le type R dans le cadre d'une séance de tirs au but s'est manifestée clairement dès l'entrée de Krul sur la pelouse. Le gardien de Newcastle, 1,93m, au demeurant peu efficace dans l'exercice (2 arrêts sur 20 penalties depuis 2011), s'est affiché physiquement et mentalement face aux tireurs adverses, allant jusqu'à user de méthodes peu orthodoxes. On le voit notamment quadriller sa surface en marchant d'un côté du but pendant que l'attaquant place sa balle, l'intimider verbalement voire physiquement (comme avec Ruiz), puis revenir au centre du but et… plonger du bon côté à chaque fois. Même si le ballon va au fond, Krul se retourne immédiatement vers le tireur pour lui signifier qu'il avait bien deviné (comme avec Gonzalez). Résultat : deux arrêts sur sa gauche, son côté naturel. Soit autant qu'en carrière. Si l'on peut toujours reconnaître que ces quelques « trucs » de gardien ont pu compter sur le moment, on ne peut que constater l'influence capitale du staff technique dans la préparation d'une séance de tirs au but. C'était donc la première fois de leur histoire que les Oranje en ont remporté une. Après avoir pris une revanche éclatante contre l'Espagne en début de compétition, ils tenteront d'en prendre une autre face aux Albiceleste qui les avaient privés de titre en 1978. Un autre signe ?