Sur ses terres, la Seleçao a été humiliée par l'Allemagne, ce mardi en demi-finales de la Coupe du monde (1-7 !) à Belo Horizonte. Après deux demi-finales perdues, la Nationalmannschaft se qualifie pour sa première finale depuis 2002.Il n'aura pas duré 30 minutes… Après avoir tenté d'imprimer un rythme élevé à la partie, la Seleçao a très vite affiché ses limites, et son adversaire n'a pas tardé à les exploiter avec sang-froid. Très froid, même. Sur un corner de Toni Kroos, d'abord, Thomas Müller a bénéficié d'un incroyable oubli pour ouvrir le score de près (11e). L'estadio Mineirao a assisté à un moment d'histoire ensuite, avec le seizième but en Coupe du monde de l'inoxydable Miroslav Klose au cœur d'une défense brésilienne apathique (23e). Sonnés, les Brésiliens ont complétement lâché prise, et six minutes plus tard, ils avaient encaissé trois buts supplémentaires ! Toni Kroos en a profité pour inscrire un doublé, d'abord à la réception d'un centre de Philipp Lahm (24e), puis idéalement servi par Sami Khedira (26e). C'est ce dernier qui a planté la cinquième flèche après une nouvelle action d'école (29e). Le Brésil a bien attaqué la seconde période avec ce qui lui restait d'envie et d'honneur… Mais Manuel Neuer était là, décisif face à Marcelo, Paulinho ou Oscar, avant qu'André Schürrle n'ajoute un sixième (69e) puis un septième but (79e), devant un public auriverde résigné et déjà occupé depuis de longues minutes à huer son équipe. Le Brésil a finalement trouvé la faille par Oscar à la 90e minute. Toujours sous les sifflets...Il l'a fait. Au Brésil, et face au Brésil, Miroslav Klose, 36 ans, est devenu le meilleur buteur de l'histoire des Coupes du monde avec seize réalisations. Comme face à l'équipe de France au tour précédent (1-0), son apport dans le jeu n'a pas sauté aux yeux. Ses prises de balle sont parfois apparues hésitantes. Mais face au but, cet homme est un animal. Sa première reprise est repoussée par Julio Cesar ? Qu'à cela ne tienne, il s'arrache pour récupérer le ballon et terminer le travail. Le tout sous les yeux de Ronaldo, qui avait fait ses premières armes de joueur professionnel à Belo Horizonte, sous le maillot de Cruzeiro. Le destin laisse rarement place au hasard.Au cours de la saison, ses relations avec Pep Guardiola ont parfois agité la presse locale. Trop souvent remplaçant à son goût, Toni Kroos ne s'estimait pas reconnu à sa juste valeur. Indiscutable en sélection, celui qui a poussé Mesut Özil sur un côté a profité de cette Coupe du monde pour devenir grand. Moins virevoltant que James Rodriguez, moins rapide qu'Arjen Robben, moins affamé de buts que Lionel Messi, Toni Kroos mérite pourtant d'être cité parmi les meilleurs joueurs de cette édition 2014. Ce mardi, son doublé l'a poussé dans la lumière, lui qui excelle dans la dernière ou l'avant-dernière passe. Bastian Schweinsteiger pas toujours à 100%, c'est lui qui a pris en main le jeu allemand. Mais comme ses partenaires, il ne jugera sa compétition réussie que s'il soulève le trophée dimanche.