En procédant à l'allègement des conditions d'octroi des crédits immobiliers, la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) veut booster le marché et permettre aux jeunes de bénéficier de financement aux taux d'intérêts les plus bas. Le responsable de la communication, Mourad Aït Oureb, nous a indiqué hier que le nombre de crédits octroyés en 2008 a atteint 16 855 pour un montant global de 15,8 milliards de dinars. Face à une demande de plus en plus importante et à des contraintes liées au pouvoir d'achat des citoyens, la Cnep banque a décidé de revoir les conditions d'octroi des crédits immobiliers aux épargnants. Cette catégorie de clientèle était soumise à respecter certaines conditions pour bénéficier des crédits à des taux d'intérêts préférentiels. La qualité d'épargnant est, dorénavant, acquise lorsque le client est titulaire d'un livret d'épargne logement (LEL) ou d'un livret d'épargne populaire (LEP) ouvert depuis au moins une année, et a capitalisé au moins 2000 DA d'intérêts. Dans le passé, la Cnep exigeait du postulant au crédit immobilier d'être épargnant depuis au moins trois années et avoir cumulé 5000 DA d'intérêts au moins. Grâce à cette modification, les jeunes concernés par le crédit immobilier pour moins de 35 ans, peuvent bénéficier d'un financement à un taux de 5%, le plus bas du marché bancaire algérien. L'autre nouveauté de taille, la Cnep accorde la cessibilité des droits d'intérêts produits par les livrets d'épargne LEL ou LEP en tout ou en partie au conjoint, aux ascendants et descendants directs ainsi qu'aux frères et sœurs. Les droits d'intérêts d'un livret d'épargne ouvert au nom d'un mineur peuvent être également utilisés par le tuteur légal. Dans le cadre d'un dépôt à terme logement (DAT Logement) souscrit par une entreprise, les salariés remplissant la qualité d'épargnant peuvent bénéficier d'une cession de droits d'intérêts pour l'octroi d'un crédit. Le chargé de la communication de la caisse d'épargne a considéré ces dispositions comme des mesures «de facilitation visant à développer le crédit, notamment immobilier». Cet établissement finance jusqu'à 100% pour l'achat d'un logement ou la construction d'une habitation, et ce, pour les jeunes ayant moins de 35 ans. Ce prêt «immobilier jeune» a suscité beaucoup d'intérêt, selon certains responsables des agences commerciales de la Cnep. En revanche, l'offre de logements, notamment dans les grandes villes, demeure en deçà de la demande, sachant que beaucoup de particuliers n'acceptent pas la promesse de vente (un document exigé par la Cnep). Ces derniers préfèrent le paiement cash, pour échapper aux impôts. Aujourd'hui, tous les regards sont suspendus sur l'implication des promoteurs privés ou publics dans la construction de logements promotionnels ou dans la vente sur plan, désormais autorisée par l'Etat. Malgré ces obstacles, la Cnep a réussi à développer son portefeuille. En 2004, le nombre de crédits était de 9533 pour un montant de 5,5 milliards de dinars. En 2005, la caisse a octroyé 16 443 crédits pour un montant de 12,9 milliards, tandis qu'en 2006, le chiffre a atteint les 19 275 pour une enveloppe de 16,7 milliards de dinars. Selon le responsable de la communication, «plusieurs projets sont à l'étude» et l'annonce sera faite «au moment opportun».