Comme autre nouveau produit, elle annonce également de financer prochainement l'avance pour la location d'appartements ou de villas par les particuliers. Bonne nouvelle pour les jeunes salariés en quête d'un toit. La Cnep lancera prochainement deux produits qui permettront aux jeunes, notamment de moins de 30 ans, d'accéder au logement. C'est du moins ce qu'a annoncé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, le chargé de communication de la banque. Outre l'allongement de la durée de remboursement à 40 ans avec une limite d'âge de 70 ans, pour l'achat d'un logement neuf chez un promoteur public ou privé, la Cnep-Banque peut accorder un financement pouvant aller jusqu'à 100% de son prix, selon le revenu du demandeur. En d'autres termes, aucun apport personnel n'est exigé. Le chargé de communication de la Cnep parle de trend baissier pour les taux d'intérêt pratiqués par la banque. Pour rappel, le 1er janvier 2008, la Cnep-Banque a procédé à une nouvelle baisse de ses taux débiteurs pour les crédits immobiliers aux particuliers pour la construction, l'achat et l'aménagement des logements et pour l'achat de terrains pour la construction d'une habitation individuelle. Désormais, le taux débiteur pour les épargnants titulaires du livret d'épargne populaire est de 6,25% et le taux débiteur pour les non-épargnants est de 7%. Le chargé de communication de la banque a évoqué un autre produit, qui pourrait permettre, aussi, à un jeune salarié, de louer un logement. Généralement, les propriétaires demandent au locataire une année d'avance sur la location. Pour un salarié qui vient juste de trouver un travail, ce n'est pas évident. Et bien la Cnep lui offre la possibilité de disposer de cette avance. Le responsable de la Cnep n'a pas précisé les conditions d'accès à ce produit. Mais ce qui est sûr, c'est que ce produit va booster le marché locatif. Ces mesures permettent donc de faciliter davantage l'accès aux crédits à un plus grand nombre de clients, et de satisfaire de nouvelles demandes de financement dans ce secteur d'activité. La Caisse nationale d'épargne et de prévoyance a été décriée à plusieurs reprises pour ne pas être suffisamment engagée dans le financement de l'immobilier, son métier de base. Compte tenu du niveau des dépôts dont elle dispose, la Cnep devrait avoir un volume de crédit immobilier plus élevé. Cependant, il faut reconnaître, le problème ne réside pas seulement au niveau de la Cnep. Le problème se trouve aussi dans la bulle de l'immobilier. La faible croissance du crédit hypothécaire en Algérie est liée à l'écart trop grand entre la capacité d'endettement des demandeurs de logements et le niveau excessivement élevé du prix du logement. Pour que le crédit hypothécaire décolle, il faudrait réduire le gap entre le prix du logement et le revenu moyen des demandeurs. Le nombre de crédits hypothécaires à l'habitat octroyés par la Cnep est passé de 6 500 crédits d'une valeur de 3,5 milliards de DA en 2003 à 9 500 d'un montant de 5,5 milliards de DA en 2004 pour atteindre les 12 900 à 13 milliards de DA une année plus tard. Il faut préciser que ces financements ne concernent pas uniquement l'acquisition d'un logement, mais englobent aussi les aménagements, l'extension de maisons. Pour rappel, les banquiers, dans leurs recommandations, sanctionnant la journée d'étude sur le financement de l'économie constatent que la faible expansion du crédit hypothécaire se trouve en dehors du système bancaire. Sur ce point, ils recommandent une révision du système d'aide au logement, la mise en place en urgence d'une centrale des risques des ménages pour éviter l'endettement de ces derniers, la facilitation des procédures d'octroi de permis de construire et de titres de propriété pour l'accès au crédit hypothécaires. Dimanche dernier, un comité chargé d'examiner la question du “financement du logement et des interventions financières de l'Etat” a été installé par le ministre des Finances. Ce comité est chargé de faire un état des lieux des dispositifs de financement et d'interventions financières de l'Etat en direction du logement, de faire une évaluation de la stratégie financière de l'Etat avec ses contraintes et ses insuffisances afin de développer une démarche éventuellement adaptée en matière de financement du logement et d'interventions financières de l'Etat. C'est peut-être le début de la solution ! M. R.