L'ancien président du FC Barcelone, Sandro Rosell, a défendu mardi devant un juge de Madrid la légalité du contrat du joueur brésilien Neymar, évalué à 86 millions d'euros et sur lequel planent des soupçons de fraude fiscale. Le juge Pablo Ruz, qui instruit cette affaire au tribunal de l'Audience nationale, a inculpé Sandro Rosell l'hiver dernier dans le cadre d'une plainte pour "délit contre le Trésor public". Entendu pendant plusieurs heures mardi par le magistrat, l'ex-président du FC Barcelone a affirmé que "les contrats étaient parfaitement rédigés", a indiqué une source judiciaire. Le Barça a également été inculpé dans ce dossier. Son directeur général Antoni Rossich, lui aussi entendu mardi, a argumenté dans le même sens, selon un communiqué du Barça. Sandro Rosell a lui répété que le transfert de Neymar avait coûté 57 millions d'euros, dont 17 millions avaient été payés au Santos, le club d'origine du joueur au Brésil, et 40 millions à la société N&N appartenant au père de Neymar. L'ex-président a affirmé qu'au départ, il n'avait pas lu "dans le détail" les contrats mais qu'une fois inculpé, il les avait examinés de près avant de conclure qu'il pouvait "féliciter les services juridiques" pour leur précision. Le juge Ruz s'est appuyé sur un rapport du fisc du 30 mai qui évalue le montant des sommes "non perçues" par le Trésor espagnol, dans le cadre de contrats signés en marge du transfert de Neymar, à 2,4 millions d'euros pour 2011 et 6,786 millions pour 2013. Le rapport évoquait également une possible fraude fiscale en 2014 d'au moins 2,6 millions d'euros, soit un total d'au moins 11,8 millions d'euros. La direction du FC Barcelone avait été sévèrement ébranlée par la mise en examen du club en février, également pour "délit contre le Trésor public" présumé dans le recrutement de Neymar da Silva Santos Junior. Un mois plus tôt, Sandro Rosell, élu président du club en 2010, avait démissionné et laissé la place à son bras droit, Josep Maria Bartomeu. Ce dernier a tenté de calmer le jeu en dévoilant que le Barça avait payé des contrats annexes en plus du transfert de 57,1 millions du joueur brésilien, pour un total de 86,2 millions d'euros. Le 24 février, le Barça avait annoncé avoir versé 13,5 millions d'euros au Trésor public au titre d'une "régularisation volontaire". Josep Maria Bartomeu avait annoncé plus tard que ce versement devait être compris comme un acte de "prudence" et non comme une reconnaissance de culpabilité.