Bonne nouvelle pour les ménages et les habitants de certaines régions de la wilaya de Tizi Ouzou qui verront l'alimentation en eau potable déjà distribuée 24h/24 multipliée par six dans les tout prochains jours. C'est ce qu'a indiqué le responsable de l'Algérienne des eaux (ADE) il y quelques jours. Depuis l'année 2006, une nette amélioration en matière d'alimentation a été remarquée dans la wilaya puisque, de 5% de couverture, celle-ci est passée, à la fin de l'année 2008, à 30% de raccordements alimentés sans interruption. Cette amélioration a été rendue possible depuis le raccordement d'une dizaine de localités, situées au sud de la wilaya, au barrage Koudiet Asserdoun, dans la wilaya de Bouira et d'autres, sur le flanc nord, à celui de Taksebt. Toujours selon les statistiques rendues publiques par l'Algérienne des eaux, il ressort que le nombre de foyers alimentés un jour sur deux, qui était de l'ordre de 26% il y a deux années, a été ramené à 23% l'année dernière.En dehors de ces acquis, les responsables de ce secteur vital ont fait savoir que 209 abonnés n'ont pas honoré le paiement de leurs factures, tout en ajoutant que l'Algérienne des eaux a consommé une facture d'électricité égale à 41 milliards de centimes. Quant à la population globale alimentée en eau potable par l'ADE, elle est évaluée à un million deux cent deux mille habitants au niveau de toute la wilaya. Ce nombre, indique-t-on, sera revu à la hausse une fois que les projets sectoriels pour le développement de ce secteur névralgique seront achevés.
Plusieurs localités souffrent toujours des pénuries Malgré ces acquis importants, de nombreuses localités de la wilaya de Tizi Ouzou souffrent toujours le martyre, et les appréhensions vont crescendo surtout que la saison estivale, synonyme de pénuries, de grandes chaleurs, donc de plus de consommation, approche à grandes enjambées. Pour illustrer cette situation, citons ces deux communes limitrophes de la Kabylie maritime, Boudjima et Tigzirt. Pour la première, l'AEP est un vocable d'une autre langue que ses habitants n'arrivent pas à décrypter. L'eau n'arrive dans les robinets que d'une façon cyclique. La raison ? Depuis l'interruption de la chaîne de distribution côtière, elle est soumise à un rationnement que l'on peut qualifier de draconien. En attendant son raccordement au réseau du barrage de Taksebt, elle reçoit l'eau à doses «homéopathiques». En effet, alimentée à partir de la station de pompage de Tala Athmane, elle-même alimentée par les forages de l'oued Sébaou, l'eau n'est pompée dans les réservoirs de la commune de Boudjima qu'une fois les communes de Ougauenoun et Aït Aissa Mimoun servies. A cette situation qui a depuis toujours courroucé la population, ajoutez l'éclatement des conduites qui causent des pertes énormes. Si la conduite principale a été refaite, les conduites secondaires qui alimentent directement les villages et les hameaux sont rongées par la rouille et bouchées par le calcaire. Résultat, plusieurs citoyens restent sans eau des mois durant. C'est pourquoi, ils recourent aux sources naturelles et aux puits pour étancher leur soif. Même topo dans la localité de Mizrana : les bouchons de calcaire qui se forment dans les conduites privent des villages entiers du liquide vital. A Tigzirt, ville côtière très prisée par les estivants, la situation n'est pas réjouissante. La rareté de l'eau est la hantise principale des vacanciers et des habitants de cette coquette ville qui, chaque année, rate la saison estivale à cause des pénuries d'eau. La réalisation d'une station de dessalement de l'eau de mer n'a pas pour autant amélioré les choses. Les équipements tombent souvent en panne, et chaque panne est synonyme d'une longue pénurie car les réparations nécessitent à chaque fois l'appel de spécialistes. Quand un équipement est à changer, c'est une autre histoire qui commence. A l'instar de ses communes limitrophes, à savoir Boudjima, Mizrana et Iflissen, la ville de Tigzirt attend toujours son raccordement au barrage de Taksebt. En attendant, on se débrouille comme on peut.