C'était hier matin la première sortie médiatique du président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, depuis la dernière Coupe du monde et ce, sur invitation de l'Organisation nationale des journalistes sportifs algériens. La rencontre a eu lieu à la salle de conférences du stade du 5-Juillet devant un imposant parterre de journalistes tant on sait que le football est le sport qui intéresse le plus la presse sportive en Algérie mais le plus souvent pour des futilités et des anecdotes. Ce n'est, d'ailleurs, pas pour rien que le président de la FAF a entamé sa très longue intervention d'une heure et demi en invitant le journaliste sportif algérien à s'intéresser à des activités de sa Fédération autrement plus importantes pour le football algérien qu'à des informations tout à fait secondaires et guère cruciales pour ce sport. «Vous restez focalisés sur Gourcuff et la date de sa venue en Algérie alors qu'il y a d'autres points d'intérêts bien plus importants», a-t-il ainsi déclaré. «Saviez-vous, par exemple que la FAF a mis en chantier de grands projets comme la formation des entraîneurs de haut niveau ? Savez-vous, qu'aujourd'hui, on joue au football dans des régions et des villes aussi éloignées qu'Illizi et Tindouf ? Ce sont deux des faits dont la FAF peut s'enorgueillir de les avoir réalisés, bien plus que la nomination d'un Christian Gourcuff à la tête de l'équipe nationale. Quand notre pays se targue aujourd'hui de posséder le plus grand nombre d'entraîneurs ayant une licence CAF A en Afrique, on ne peut dire que la FAF n'a rien fait. C'est la même chose pour l'équipe nationale et ce qu'elle a réalisé en Coupe du monde. Aujourd'hui nous pouvons dire que nous possédons une équipe nationale performante d'avenir, mais cela ne saurait être une fin en soi, car notre football traîne encore d'énormes carences tant dans son développement que dans son organisation. Quand je vois qu'aucun de nos clubs professionnels ne dispose d'un centre de formation digne de ce nom, quand je vois que nous avons encore un déficit d'au moins 10 000 entraîneurs, je me dis que le plus grand chantier reste à faire.» M. Raouraoua s'est, bien entendu, expliqué sur le choix de Christian Gourcuff au poste d'entraîneur national, «choix qui répondait à deux critères. Le premier est que Gourcuff est avant tout un formateur et, à ce titre, il aura à s'impliquer dans le travail de la DTN. Il s'agit ensuite d'un technicien compétent qui connaît fort bien les joueurs de l'équipe nationale qui évolue ou qui ont évolué en France. De ce fait, il connaît bien la mentalité du joueur algérien. Et puis, il ne faut pas oublier qu'il aura également à s'occuper de l'équipe nationale A'.» Pour rester dans le sujet des équipes nationales, le président de la FAF a indiqué que l'objectif de Gourcuff sera, dans un premier temps, de qualifier l'équipe nationale A à la CAN 2015 et que si cela venait à ne pas se réaliser, il n'est vraiment pas dit qu'il sera congédié. Si j'avais suivi les conseils des journalistes, j'aurais limogé Halilhodzic après la CAN 2013. La précipitation mène souvent vers des déboires.» Le président de la FAF a confirmé que Yazid Mansouri sera le manager de l'équipe nationale, que Gourcuff aura à désigner un entraîneur-adjoint qui sera un Algérien, que Belhadji est reconduit dans ses fonctions d'entraîneur des gardiens de but et que le responsable du staff médical sera le Dr Yekdah qui revient en équipe nationale puisqu'il était à ce poste lors de la CAN 2013. Un Suisse à la tête de l'EN olympique En ce qui concerne l'équipe nationale olympique, il a informé l'assistance de la nomination du Suisse Pierre-André Schurman comme entraîneur de cette équipe nationale olympique. «Il s'agit, a-t-il déclaré, de quelqu'un qui a exercé 8 ans au sein de la DTN du football suisse avec la réussite que l'on connaît puisque la Suisse a une très bonne équipe nationale. Il répond au profil que nous recherchons, à savoir quelqu'un qui a des compétences en tant qu'entraîneur mais aussi en tant que formateur.» Le président de la FAF n'en pas moins regretté que les joueurs qui peuvent faire partie de cette équipe nationale olympique ne sont pas légion puisque, selon les statistiques de la FAF, seuls 10 joueurs de la catégorie des U21 jouent régulièrement dans leurs clubs avec les seniors, alors que 59 autres ont un temps de jeu très limité. En ce qui concerne la DTN que dirige toujours Toufik Korichi, elle sera scindée en deux, la seconde DTN, dont la direction a été proposée à Rabah Saâdane, ayant à s'occuper du volet de la formation des jeunes catégories. Dans le domaine de l'arbitrage, M. Raouraoua a fait savoir qu'il ne faut plus parler de bénévolat dans cette corporation.» L'arbitre doit devenir un employé de la FAF et de ses structures comme l'est un secrétaire général ou n'importe quel salarié de la FAF ou d'une Ligue.» «Je ne me présenterai jamais contre Hayatou» Sur le plan international, M. Raouraoua qui a été désigné à la présidence de l'Union arabe de football a révélé qu'il ne l'était qu'à titre intérimaire. «Une assemblée générale élective de cette instance doit avoir lieu bientôt et je vous annonce que je ne serai pas candidat.» Idem pour la CAF dont il est un des membres du Comité exécutif. «Je le dis et je le répète, celui qui dirige la CAF en ce moment, M. Issa Hayatou est mon frère et mon ami. Il a beaucoup fait pour la CAF et le football africain. J'ai pour lui un énorme respect. Vous savez que la Fifa vient d'abroger le critère de la limite d'âge, qui était de 70 ans pour se présenter à sa présidence. La CAF va amender ses statuts en ce sens ce qui permettra à M. Hayatou de se représenter en 2017 et, de mon côté, j'appuierai cette candidature comme j'appuierai celle de M. Blatter à la tête de la Fifa. Il ne me viendra jamais à la tête l'idée de me présenter contre Issa Hayatou.» Pour ce qui est de l'organisation de la CAN 2017 confiée jusqu'ici à la Libye et dont on sait qu'elle vit une situation de guerre en ce moment, M. Raouraoua a fait savoir qu'il appartiendra à la CAF de se prononcer sur les suites à donner à cette affaire et qu'en tout état de cause si la Libye venait à se désister ou si la CAF venait à lui retirer cette organisation, l'Algérie est prête à accueillir cette compétition en 2017. Le président de la FAF a enfin parlé du futur équipementier de cette Fédération sachant que Puma, pris dans une autre stratégie de développement, a demandé à ne pas renouveler le contrat le liant à elle. «Nous avons lancé un appel d'offres et nous avons reçu deux propositions, a révélé Mohamed Raouraoua. La première est celle de la firme Adidas alors que la seconde vient d'une franchise algérienne représentant trois firmes d'équipements sportifs. Ce que nous voulons, nous, c'est négocier directement avec la maison-mère et non avec des franchises. Nous l'avons fait savoir à ladite franchise et nous n'avons reçu aucune réponse de sa part. Il ne reste donc qu'une seule proposition, celle d'Adidas dont l'offre sera étudiée au bureau fédéral.»