Les massifs forestiers de la wilaya de Béjaïa s'étendent sur des milliers d'hectares. Le couvert végétal abondant est à la mesure des importantes précipitations de pluie enregistrées depuis le mois de mars 2008. Cette abondance d'eau de pluie a permis la régénération du couvert constitué d'herbes sauvages, de maquis et d'essences forestières diverses. Cette année, la végétation qui «vivotait» il y a quelques mois en raison de l'insuffisance des pluies s'est régénérée avec les dernières précipitations qui ont contribué à offrir les nutriments et les sels minéraux assurant une croissance exceptionnelle de la végétation sauvage. Les pluies de cette année ont été également d'un grand apport pour les productions agricoles, en particulier celles dépendant de la pluviométrie, à l'exemple du blé et des fourrages, déjà considérées comme impressionnantes. Cependant, on indique, du côté des agriculteurs et des services agricoles de la wilaya, que les quantités de fourrage ne seront qu'en partie récoltées. La période de fenaison, explique-t-on, a toujours été perturbée par les intempéries et les ondées qui se produisent sans crier gare. Anticiper les départs de feu L'essentiel de cette végétation sauvage et luxuriante ne donnera que la perspective d'une fenaison classique axée sur des moyens rudimentaires. Une bonne partie des herbes sauvages qui ont fait une poussée incroyable va arriver à terme et mûrir avec les chaleurs saisonnières. Résultat : une telle végétation constitue une excellente substance qui s'enflamme à la moindre étincelle : une situation propice pour engendrer des départs de feux aux conséquences dramatiques. C'est vrai que dans certaines communes l'heure est à l'entretien des fossés et accotements des routes, un travail préconisé sans doute pour prévenir la menace d'incendie qui plane. Reste maintenant si des mesures seront prises pour anticiper d'éventuels départs de feux capables de détruire les récoltes céréalières et le verger arboricole dont le précieux patrimoine oléicole qui se trouve le plus menacé. Pour diminuer les risques élevés de départs de feux capables de se transformer en incendies dévastateurs, les services concernés se mobilisent dès maintenant pour contrer tout cela avec la mise en place qui dispositif pour protéger la végétation. Ainsi donc, il s'agit de retournement d'une bande de quelques mètres de large entre les voies de communication et les exploitations agricoles les jouxtant (route nationale, chemin de fer, route locale ou pistes de campagne), ce qui permet d'éviter une propagation facile et rapide d'une quelconque source d'étincelle. Ces précautions ne visent qu'à limiter la menace d'incendie. Enfin, un travail de défrichement est entrepris chaque année par les services forestiers à travers plusieurs communes avec, comme objectif, venir à bout des mauvaises herbes pour permettre aux ressources forestières une meilleure pousse possible et éviter qu'elles puissent servir de carburant pour entraîner des feux ravageurs. Une responsabilité partagée Néanmoins, la protection des maquis et des forêts ne doit pas se limiter à être une mission qui n'incombe qu'aux services forestiers mais qu'une telle responsabilité soit partagée entre tous les citoyens sans distinction. A cet effet, des campagnes de sensibilisation sont organisées chaque année pour inculquer aux citoyens une culture écologique et impliquer toutes les franges d'âge pour que la protection de l'environnement fasse adhérer tout le monde qu'il s'agisse de lutte préventive ou de combat contre les feux de récolte ou de forêt. Pour rappel, chaque saison estivale apporte son lot de destructions au patrimoine végétal déjà en déclin. Pour rappel, chaque été, on assiste à des incendies qui ravagent des milliers d'hectares de végétation. Pour parer au manque handicapant de moyens de lutte, la prévention reste le moyen le plus indiqué pour éviter les catastrophes forestières qui déciment les ressources forestières.